Faits saillants du troisième trimestre de 2020

Après avoir connu un premier semestre négatif et une volatilité importante, les marchés financiers mondiaux ont bien fait au troisième trimestre. Cela s’explique par des statistiques économiques meilleures qu’anticipées. Notre commentaire trimestriel sera consacré presque exclusivement à l’analyse de la situation, à ses effets et à notre stratégie par rapport à cette crise sanitaire sans précédent.

Marchés boursiers au 30 septembre 2020
S&P/TSX (indice canadien) -3.09 %
S&P 500 (indice américain) 8,28 %*
MSCI mondial – Tous les pays 4,39 %*
Marché obligataire au 30 septembre 2020
FTSE/MX CDN Universe Bond Index (indice obligataire) 8,00 %
FTSE/TMX Long Term Bond (obligations à long terme) 10,99 %
FTSE/TMX Short Term Bond (obligations à court terme) 4,80 %

*Taux calculés après conversion en dollars canadiens.

L’effet des devises a été important au cours de cette période. En effet, en dollars américains, les rendements du S&P 500 et du MSCI mondial ont été respectivement de 5,57 % et de 1,78 %.

Autre point important à noter, 23 % de l’indice S&P 500 est représenté par cinq titres (Microsoft, Apple, Amazon, Google et Facebook). Cet effet de concentration doit nous amener à faire preuve d’un peu plus de discernement dans la comparaison des rendements à l’indice.

Rétrospective des événements marquants du troisième trimestre de 2020

La baisse du nombre de cas de COVID-19 et de mortalité a permis un déconfinement progressif et, par le fait même, une économie plus forte. Le bon rendement des marchés des mois de juillet et d’août a été attribuable à la bonne performance de différents indicateurs économiques (voir tableau plus bas). Le mois de septembre, pour sa part, a été plus volatil en raison des points suivants : le début de la deuxième vague, les sondages et la menace de contestation du résultat des élections américaines, sans oublier le retard dû à la négociation entre démocrates et républicains d’un plan d’aide.

Aspects financiers

Les banques centrales ont maintenu les taux d’intérêt très bas et la Réserve fédérale américaine (Fed) a avancé qu’il n’y aurait pas de hausse de taux avant la fin 2022. De plus, alors qu’auparavant la Fed avait fixé le taux d’inflation maximale à 2 % et qu’à cette limite supérieure, elle allait intervenir en augmentant les taux (mesure restrictive), elle a annoncé que la limite de l’inflation serait maintenant en moyenne de 2 %. Cette déclaration a eu un impact important en repoussant les hausses éventuelles de taux. Les différents gouvernements pourront ainsi financer les déficits causés par les interventions dues à la COVID à des taux très faibles. Le marché boursier est favorisé par cette intervention, car les différents rendements des titres à revenu fixe demeureront très limités. Le marché examine actuellement le niveau de bénéfices de 2021 et même de 2022.

L’endettement des gouvernements est à un niveau sans précédent en raison des mesures mises en place pour éviter une récession très grave. Le ratio dette/PIB au Canada se rapproche de 50 % et de 105 % aux États-Unis. Cependant, le PIB devrait augmenter dans les deux prochaines années, ce qui aura pour effet de réduire le ratio dette/PIB.

Les données économiques

Comme discuté, nous isolons certaines statistiques économiques afin d’établir le positionnement à adopter dans notre répartition d’actifs et sectorielle. Ces statistiques nous aident à déterminer la phase du cycle économique et, par le fait même, à positionner nos portefeuilles en conséquence.

Voici un aperçu de ces indicateurs pour 2020 (de janvier à août 2020).

États-Unis 
Date Emplois non agricoles Ventes au détail Ventes totales d’automobiles Production industrielle ISM manufacturier Indicateur avancé Mises en chantiers résidentielles Permis de bâtir résidentiels S&P 500 mensuel Revenu S&P 500
2020/01/15 152 186 529 766 106 484 109,2 50,9 112,1 1 567 1 550 3 283 179
2020/02/15 152 544 528 113 106 003 109,6 50,1 112,1 1 599 1 464 3 380 179
2020/03/15 151 786 483 066 78 572 103,7 49,1 104,2 1 216 1 350 2 386 125
2020/04/15 131 072 403 946 68 532 92,6 41,5 98,8 891 1 066 2 783 125
2020/05/15 132 912 485 545 98 621 92,6 43,1 99,8 974 1 216 2 863 125
2020/06/15 137 802       52,6       3 066 125
2020/07/15 139 582 535 982 109 392 100,02 54,2 104,4 1 496 1 483 3 197 125
2020/08/15 140 714 537 526 109 832 101,4 56 106,5 1 416 1 476 3 381 125
2020/09/15 141 720       55,4       3 363 125

Sources : Desjardins, Études économiques

Comme on peut le constater, au 31 août, les ventes au détail et les ventes totales d’automobiles sont revenues au niveau de janvier d’avant la COVID. C’est le même scénario pour les mises en chantier et les permis de construction résidentiels. Pour sa part, l’ISM manufacturier (voir détail plus bas), qui est un indicateur de la vigueur de l’activité économique, est à un niveau plus élevé qu’en janvier, ce qui est très positif. Restent les emplois, qui progressent depuis mars, mais à un rythme plus lent.

Évidemment, ces remontées ont été obtenues grâce à l’aide des gouvernements et ces derniers devront continuer à accompagner les entreprises et les particuliers dans la deuxième vague que nous connaissons, à l’échelle mondiale, actuellement.

Pour ce qui est de l’ISM manufacturier, il était à peine à 50,9 en janvier et il s’est établi à 55,4 à la fin septembre. Voici un rappel de cet indicateur :

Cet indice, évalué en pourcentage, reflète bien le niveau d’activité économique, puisqu’il résulte d’une enquête menée auprès de 400 entreprises qui mesure les nouvelles commandes, la production, l’emploi, les délais de livraison, les prix, les stocks et les commandes à l’exportation et à l’importation. De cela, nous pouvons dégager le constat que l’activité économique ralentit ou augmente et que, conséquemment, nous devons suivre l’évolution de la conjoncture de près, puisque, à moins de 50, il y a contraction de l’économie et, à plus de 50, il y a reprise.

Analyse des évaluations des bénéfices du S&P 500

Notre scénario de base pour les bénéfices des sociétés américaines repose sur les estimations du cabinet de renommée mondiale Credit Suisse. Selon celui-ci, les bénéfices du S&P 500 de 2020 s’établiront à environ 130 $ et à 155 $ pour 2021 et 175 $ pour 2022. L’estimation avant la pandémie était de 179 $ pour 2020.

Au cours actuel du S&P 500 (3 477), le marché se négocie à 27,8 fois les bénéfices de 2020, à 22,4 fois les bénéfices de 2021 et à 19,8 fois les bénéfices estimés de 2022. Le marché a donc rapidement remonté, l’optimisme est au rendez-vous et les yeux sont tournés vers 2022.

Que faut-il en penser? Nous demeurons optimistes quant au marché à long terme. À plus court terme, nous pourrions assister à de la volatilité en raison de la deuxième vague de la pandémie et des élections américaines. Un repli pourrait être un point d’entrée intéressant pour un horizon de moyen ou long terme.

Notre stratégie

Depuis le début de la pandémie en mars, nous avons gardé des liquidités dans les différents portefeuilles desquels nous assurons la gestion discrétionnaire. Ainsi, nous avons pu déterminer comment les gouvernements et le marché réagiraient. Nous avons aussi racheté des titres qui avaient baissé en deçà de leurs valeurs intrinsèques et dont les revenus étaient très peu touchés par la pandémie. Avec le temps, nous avons réduit nos liquidités tout en conservant un certain niveau pour profiter de la volatilité et des occasions qui se présentaient à nous.

Parmi les éléments clés de nos décisions d’investissement, nous retrouvons toujours le positionnement sectoriel, la sélection d’entreprises pouvant afficher une croissance de leurs bénéfices ou de leurs dividendes, l’analyse des marges bénéficiaires et les entreprises présentant un endettement raisonnable selon leur secteur.

Tendance des taux d’intérêt et de la devise canadienne

Avec les données actuelles, les taux devraient demeurer bas pendant une certaine période, compte tenu du fait que les banques centrales cherchent à favoriser l’accès à des liquidités pour les particuliers et les entreprises. De plus, comme il a déjà été mentionné, les gouvernements voudront financer les importants déficits à des taux bas, ce qui évite un service de dette très élevé dans leurs budgets annuels.

Pour ce qui est de la devise canadienne, avec l’incertitude de la deuxième vague, la devise américaine devrait demeurer forte et faiblir graduellement avec la stabilité de l’économie. Selon Desjardins, Études économiques, la devise canadienne devrait terminer l’année 2020 à 0,74 $ et à 0,77 $ à la fin 2021.

 

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