Un des points saillants du premier trimestre aura été le début de la vaccination massive, ce qui a enthousiasmé les marchés financiers qui voient enfin poindre la fin du confinement et la reprise d’une vie plus normale. Les données nous démontrent qu’il y a eu, dans la dernière année, une augmentation importante de l’épargne chez les particuliers. Cela s’est traduit par l’augmentation de la demande dans le secteur immobilier même si l’offre a que légèrement augmenté, par une demande importante pour les matériaux puisque les taux d’intérêt favorisent les nouvelles mises en chantier et les rénovations, et par le fait même, une augmentation importante des prix. Au moyen de différentes démonstrations, nous allons tenter de faire le point sur la direction des marchés dans ce commentaire.
Février 2021 | Janvier 2020 |
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S&P 500 (indice américain) | 4,54 %* |
MSCI mondial – Tous les pays | 3,07 %* |
FTSE/MX CDN Universe Bond Index (indice obligataire) | -5,04 % |
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FTSE/TMX Long Term Bond (obligations à long terme) | -10,69 % |
FTSE/TMX Short Term Bond (obligations à court terme) | -0,59 % |
*Taux calculés après conversion en dollars canadiens.
L’effet des devises a joué un rôle important au cours du premier trimestre. En effet, en dollars américains, les rendements du S&P 500 et du MSCI mondial ont été de 6,17 % et de 4,67 %, respectivement.
L’année 2021 a débuté rondement pour l’ensemble des marchés boursiers, à l’exception de la Chine (-1.91 %). Selon BCA Research, la contre-performance chinoise serait attribuable aux autorités locales qui semblent favoriser la stabilité financière plutôt que la croissance à tout prix.
Globalement, le marché prévoit une très bonne croissance économique pour 2021 et 2022, comme en témoigne la hausse des taux. Les investisseurs y voient une accélération de l’économie et de l’inflation. La mise en place du programme d’aide de 1 900 milliards de dollars du président américain Biden a également contribué à la hausse des marchés. De plus, l’administration américaine veut mettre en place un programme audacieux d’investissements dans les infrastructures de plus de 2 000 milliards. Ce programme serait partiellement financé par l’augmentation des taux d’imposition des sociétés.
Les banques centrales répètent qu’elles veulent avoir une politique accommodante pour la prochaine année au moins, et qu’elles sont à l’aise avec une hausse modérée de l’inflation. Néanmoins, elles se disent prêtes à intervenir si les taux à long terme montaient trop et trop rapidement. Les administrations publiques mettent également en place des politiques budgétaires stimulantes. Tous ces éléments, en plus de l’augmentation des bénéfices des sociétés, favoriseront les marchés boursiers au détriment des autres catégories d’actifs.
Actuellement, il semble que les marchés soient relativement bien évalués. La prévision des bénéfices des sociétés composant le S&P 500 pour 2021 et 2022 est de 185 $ et de 210 $, respectivement, selon les analystes de Crédit suisse. Au niveau actuel du S&P 500, l’évaluation est à 22 fois les bénéfices de 2021 et à 19 fois les bénéfices de 2022.
Il est important de revenir sur les données d’avant la pandémie. On écrivait dans notre commentaire du 31 décembre 2019 que les bénéfices estimés du S&P 500 pour 2020 étaient de 184 $, alors qu’on parle maintenant de 185 $ pour 2021. Plusieurs données sont revenues au même niveau (et certaines sont même supérieures) qu’avant la pandémie.
Une question revient souvent dans nos lectures : quel effet aura le redéploiement de l’épargne dans l’économie une fois la pandémie derrière nous? Cela pourrait créer une hausse des bénéfices de nombreuses sociétés et favoriser les marchés. De plus, le fait que les taux demeurent bas favorise l’apport de liquidités dans le marché.
Février 2021 | Janvier 2020 | |
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Ventes au détail | 561 685 | 529 766 |
Ventes d’automobiles | 115 666 | 106 484 |
ISM Manufacturier | 60,8 | 50,9 |
Mises en chantiers résidentielles | 1 421 | 1 567 |
Permis de bâtir résidentiels | 1 682 | 1 550 |
Comme nous en avons parlé plus haut, pour le S&P 500 actuellement, l’évaluation est à 22 fois les bénéfices de 2021 et à 19 fois les bénéfices de 2022. Il s’agit de chiffres plus élevés que la médiane des 10 dernières années. En ce moment, le marché prévoit une hausse plus importante que prévu des bénéfices de 2022 et donne une prime au marché puisque les solutions de rechange aux actions sont très limitées.
Compte tenu des éléments abordés (contexte de taux bas, stimulus budgétaires et croissance économique), nous favorisons les actions aux obligations. Cela se traduit par une sous-pondération des titres à revenu fixe et une duration plus courte dans nos portefeuilles équilibrés. Nous avons surpondéré légèrement les actions privilégiées et nous en sommes maintenant à une pondération neutre. Lorsque la situation le permet, nous optons pour des positions en dollars canadiens au détriment du dollar américain. Pour la portion Croissance, nous avons ajouté quelques titres de ressources afin de profiter de la demande dans un contexte de reprise. Malgré une rotation entre les titres Valeur au détriment des titres Croissance, nous conservons un équilibre entre ces deux styles. Nous privilégions les sociétés qui ont une bonne croissance des flux de trésorerie libres. En raison de la remontée importante au premier trimestre, nous augmentons sensiblement nos liquidités en tirant un peu de profits sur certains titres ayant eu de bons rendements afin de pouvoir profiter des baisses temporaires des marchés.
La portion Croissance des portefeuilles nous convient tout à fait, car les autres solutions en matière d’investissement sont limitées dans le contexte de bas taux d’intérêt actuel.
Nous avons légèrement diminué notre exposition dans le secteur pétrolier (Suncor Canadian Natural Ressources et Valéro) pour favoriser des titres dans les énergies renouvelables (Nortland Power et Innergex). De plus, nous augmentons stratégiquement un peu nos liquidités en prenant des profits dans le secteur financier.
Les taux devraient demeurer très bas pendant encore une bonne période, compte tenu du fait que les banques centrales veulent favoriser l’accès aux liquidités aux particuliers et aux entreprises, et par le fait même financer les importants déficits gouvernementaux à des coûts plus faibles.
Pour ce qui est de la devise canadienne, Desjardins, Études économiques est d’avis qu’à court terme, avec la troisième vague, le dollar américain pourrait s’apprécier légèrement. Par contre, sur un horizon d’un an, le billet vert pourrait se déprécier et le huard pourrait s’échanger à 0,81 $ US.
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