Faits saillants du premier trimestre de 2020

Après avoir connu une fin d’année 2019 particulièrement positive et des prévisions optimistes pour 2020, les marchés financiers mondiaux ont subi une forte correction à la suite de l’ampleur de la propagation de la COVID-19. Cette fois, notre commentaire trimestriel sera consacré presque entièrement à l’analyse de la situation, à ses effets et à notre stratégie par rapport à cette crise sanitaire sans précédent.

Marchés boursiers au 31 mars 2020*
S&P/TSX (indice canadien) – 20,90 %
S&P 500 (indice américain) – 12,12 %*
MSCI mondial – Tous les pays – 13,94 %*
Marché obligataire au 30 juin 2019*
FTSE/MX CDN Universe Bond Index (indice obligataire) 1,56 %
FTSE/TMX Long Term Bond (obligations à long terme) 0,16 %
FTSE/TMX Short Term Bond (obligations à court terme) 1,85 %

*Taux calculés après conversion en dollars canadiens.

L’effet des devises a été important au cours du premier trimestre. En effet, en dollars américains, les rendements du S&P 500 et du MSCI mondial ont été respectivement de – 19,6 et de – 21,27 %.

Rétrospective des événements marquants du premier trimestre de 2020

L’année 2020 a débuté rondement et les Bourses mondiales ont multiplié les sommets records, malgré les premiers signes de propagation de la COVID-19. La réaction rapide et vigoureuse des autorités chinoises nous donnait un peu d’espoir. De plus, un climat de détente dans les relations sino-américaines laissait entrevoir une amélioration du commerce mondial, alors que les ménages américains demeuraient en bonne santé, portés par un marché de l’emploi robuste et des salaires en hausse. Hélas, le virus n’a pas été confiné à la province de Wuhan et nous commençons à peine à saisir pleinement l’impact social, économique et financier de cette pandémie.

Fin décembre-début janvier

La Chine commence à déclarer des cas de Covid-19 et ferme la ville de Wuhan, lieu d’origine du virus. Le nombre de cas d’infection et de décès augmente dans ce pays.

Février

La propagation rapide du virus en Europe met à rude épreuve la capacité du système de santé et cause de nombreux décès. Selon les chiffres officiels, il y a alors peu de nouveaux cas en Chine.

Mars

L’Amérique du Nord confirme l’apparition de ses premiers cas, dont le nombre augmente de jour en jour alors qu’il commence à décroître en Europe. Vers la fin du mois, la Chine commence à rouvrir des usines et des villes qui étaient jusque-là en confinement.

Avril

Le nombre de cas commence à diminuer légèrement dans l’ensemble des pays d’Europe, mais demeure encore important (env.75 000 cas par jour). Les États-Unis et le Royaume-Uni enregistrent le plus grand nombre de cas journaliers.

 

La pandémie est maintenant chose du passé en Chine, après environ deux mois et demi de confinement et l’imposition de restrictions très sévères.

Aspects financiers

Les banques centrales sont intervenues rapidement en diminuant les taux d’intérêt afin de favoriser la liquidité dans les marchés. De plus, elles ont mis en place des « mesures quantitatives ». Ces programmes de rachat d’actifs prévoient l’injection de liquidités dans le système pour permettre au secteur bancaire de continuer à jouer son rôle de prêteur et de favoriser le financement.

Par la suite, les gouvernements ont mis en place une série de programmes afin de répondre aux besoins fondamentaux des particuliers et de soutenir les entreprises, afin qu’elles survivent à cet arrêt des activités et soient le plus nombreuses possible au moment de relancer l’économie.

Les investisseurs et la volatilité croissante des marchés

La volatilité des marchés est de plus en plus forte en raison des moyens électroniques dont nous disposons (robotisation de la fonction de conseiller, fonds négociés en Bourse, etc.); elle a pour effet d’amener les investisseurs à se questionner sur la pertinence d’avoir des titres de croissance dans leur portefeuille et à se demander jusqu’où les marchés peuvent aller.

Il est difficile de comparer cette situation à d’autres crises ou à d’autres périodes de récession, car les causes et les époques sont différentes. Une chose demeure, cependant : les marchés n’aiment pas l’incertitude. Comme on commence à le voir, le nombre de cas de COVID-19 diminue en Europe et les marchés deviennent plus optimistes.

Il est important de garder à l’esprit que la volatilité sera encore très forte, car la majorité des entreprises reverront à la baisse leurs estimations de revenus et de bénéfices pour un trimestre ou deux. Nombre d’entreprises réévalueront le dividende versé aux actionnaires, afin de conserver le plus de liquidités possible pour une relance des activités commerciales. Selon le moment et l’ampleur de la reprise, les bénéfices pourraient aussi être amputés du manque à gagner et reportés dans le temps. Dans ce contexte, il existe différents types de reprises : la reprise en V – elle dure peu de temps et les marchés reviennent presque à leur point de départ –, la reprise en U, qui est plus longue et qui peut parfois durer deux ans, et celle que l’on préconise actuellement, la reprise en W, qui débute assez rapidement, mais temporairement, et qui reprend par la suite de façon plus durable.

Analyse des évaluations des bénéfices du S&P 500

Établir un scénario de base crédible pour les bénéfices qui seront générés cette année est hasardeux et pratiquement impossible pour les résultats du deuxième trimestre. Les pronostics les plus sévères amèneraient le bénéfice du S&P 500 à 125 $ pour 2020, mais on envisage tout de même un retour à 160 $ voire à 170 $ dès 2021. De tels scénarios impliquent une évaluation avoisinant 15 à 16 fois les bénéfices. Descendu à un creux de 2 237 points le 23 mars dernier, le S&P 500 s’échangeait à 14 fois les bénéfices… comme au creux de décembre 2018! Un retour à ce niveau nous inciterait à accumuler des titres de qualité à prix d’escompte.

Notre stratégie

D’un point de vue strictement financier, il y a eu et il y aura encore des occasions à saisir. Dans un premier temps, nous vous avons recommandé de conserver vos investissements. Historiquement, c’est la chose à faire, car il y a toujours une fin à l’incertitude; de plus, les banques centrales et les gouvernements sont intervenus rapidement. De notre côté, nous continuons de revoir régulièrement les titres dans nos portefeuilles modèles, afin d’identifier ceux qui sont à des prix avantageux à long terme. Nous avons plus de 10 % en encaisse, ce qui nous permet de profiter des occasions qui peuvent se présenter.

Comme il est difficile de savoir quand le creux sera atteint, nous avons opté pour des investissements progressifs en profitant de la faiblesse des marchés. En ces temps difficiles, il faut revenir à la base de l’investissement, c’est-à-dire s’assurer que les entreprises que l’on détient ont les reins assez solides pour traverser cette période et que leurs revenus seront le plus rapidement au rendez-vous après.

La portion Croissance des portefeuilles nous convient tout à fait, car les autres solutions en matière d’investissement sont limitées, dans le contexte de bas taux d’intérêt actuel.

Les titres ajoutés en mars dans nos différents modèles

Nous avons pris des positions dans Google, Pepsi et Stantec, en plus de baisser nos coûts moyens dans les titres suivants : Suncor, Alimentation Couche-Tard, Canadian Tire, Metropolitan Life, Citigroup, Sun Life, Pembina Pipeline et Parkland Fuel.

Tendance des taux d’intérêt et de la devise canadienne

Les taux devraient demeurer très bas pendant une bonne période, compte tenu du fait que les banques centrales veulent favoriser l’accès à des liquidités pour les particuliers et les entreprises.

Pour ce qui est de la devise canadienne, Desjardins, Études économiques est d’avis qu’il faudra attendre des signes de reprise d’activité économique pour observer le retour d’une tendance baissière de la devise américaine par rapport à d’autres devises. Cela pourrait se produire d’ici le début de l’été. Notre dollar pourrait donc recommencer à prendre de la valeur d’ici quelques mois et terminer l’année aux alentours de 0,74 $ US.

Nous espérons que vous et vos proches allez bien. Si vous désirez communiquer avec nous, vous pouvez facilement le faire par courriel ou par téléphone. Toute notre équipe est là pour vous!

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