Après avoir connu un premier trimestre particulièrement négatif et une volatilité importante, les marchés financiers mondiaux ont rebondi au deuxième trimestre. Cela s’explique par des statistiques économiques meilleures qu’anticipées. Comme celui du 31 mars, notre commentaire trimestriel sera consacré presque entièrement à l’analyse de la situation, à ses effets et à notre stratégie par rapport à cette crise sanitaire sans précédent.
S&P/TSX (indice canadien) | -7,47 % |
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S&P 500 (indice américain) | 1,68 %* |
MSCI mondial – Tous les pays | -1,36 %* |
FTSE/MX CDN Universe Bond Index (indice obligataire) | 7,53 % |
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FTSE/TMX Long Term Bond (obligations à long terme) | 11,35 % |
FTSE/TMX Short Term Bond (obligations à court terme) | 4,04 % |
*Taux calculés après conversion en dollars canadiens.
L’effet des devises a été important au cours du semestre. En effet, en dollars américains, les rendements du S&P 500 et du MSCI mondial ont été respectivement de -3,09 % et de -5,98 %.
Autre point important, 23 % de l’indice S&P 500 est représenté par cinq titres (Microsoft, Apple, Amazon, Google et Facebook).
Depuis le début d’avril, les mesures d’aides gouvernementales ont été nombreuses et ont touché autant les particuliers que les entreprises. Aussi les banques ont mis en place des mesures visant à alléger les remboursements hypothécaires des emprunteurs qui en font la demande. Le confinement a été très important et conséquemment le nombre de cas s’est résorbé progressivement.
Par la suite, le déconfinement s’est opéré par étape et l’activité économique a repris.
Toutefois, la pandémie reste active et le nombre de cas redevient important dans certains pays, dont les États-Unis.
Il faut aussi parler de la remontée de Joe Biden dans les sondages à la campagne présidentielle de novembre.
Les banques centrales ont continué leurs interventions en diminuant les taux d’intérêt et en continuant les programmes quantitatifs de rachat d’obligations gouvernementales et corporatives. La liquidité des marchés est demeurée bonne et les écarts de taux des obligations à rendement élevé sont revenus plus près de la normale. Le marché prend en compte que les résultats du second trimestre seront fortement à la baisse et il regarde déjà vers les bénéfices de 2021 et 2022.
L’endettement des gouvernements est sans précédent. Il y a fort à parier que plusieurs mesures seront mises en place afin de rembourser cette dette. Un scénario serait le maintien des taux d’intérêt à des niveaux très bas afin de financer les déficits occasionnés par la pandémie. Cette mesure risque d’entraîner un taux d’inflation un peu plus élevé. Nous suivons ces données et vous reviendrons dans un prochain communiqué sur la gestion de la dette et de l’effet sur l’inflation.
Tel que discuté, nous isolons certaines statistiques économiques afin d’identifier le positionnement à adopter dans notre répartition d’actif et sectorielle. Ces statistiques nous aident à positionner la phase du cycle économique et par le fait même, positionner nos portefeuilles en conséquence.
Voici un aperçu de ces indicateurs pour 2020 (de janvier à mai 2020) :
Date | Emplois non agricoles | Ventes au détail | Ventes totales d’automobiles | Production industrielle | ISM manufacturier | Indicateur avancé | Mises en chantiers résidentielles | Permis de bâtir résidentiels | S&P 500 mensuel | Revenu S&P 500 |
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2020/01/15 | 152 186 | 529 766 | 106 484 | 109,2 | 50,9 | 112,1 | 1 567 | 1 550 | 3 283 | 179 |
2020/02/15 | 152 544 | 528 113 | 106 003 | 109,6 | 50,1 | 112,1 | 1 599 | 1 464 | 3 380 | 179 |
2020/03/15 | 151 786 | 483 066 | 78 572 | 103,7 | 49,1 | 104,2 | 1 216 | 1 350 | 2 386 | 125 |
2020/04/15 | 131 072 | 403 946 | 68 532 | 92,6 | 41,5 | 98,8 | 891 | 1 066 | 2 783 | 125 |
2020/05/15 | 132 912 | 485 545 | 98 621 | 92,6 | 43,1 | 99,8 | 974 | 1 216 | 2 863 | 125 |
2020/06/15 | 137 802 | 52,6 | 3 066 | 125 |
Sources : Desjardins, Études économiques
Comme on peut le constater, la baisse de ces indicateurs a été rapide en mars, mais depuis, la majorité est en hausse constante et en phase de récupération. L’analyse des données sur les emplois non agricoles, les ventes au détail, les ventes d’automobiles et les permis de bâtir nous permet de remarquer une nette remontée.
Évidemment, ces remontées se sont fait grâce à l’aide des gouvernements et se sont produites dans un contexte de baisse significative de nouveau cas de COVID-19.
Pour ce qui est de l’ISM manufacturier, il était à peine à 50,1 en février et il est à 52,6 en juin. Voici un rappel de cet indicateur :
Cet indice, évalué en pourcentage, reflète bien le niveau d’activité économique, puisqu’il résulte d’une enquête menée auprès de 400 entreprises qui mesure les nouvelles commandes, la production, l’emploi, les délais de livraison, les prix, les stocks et les commandes à l’exportation et à l’importation. De cela, nous pouvons dégager le constat que l’activité économique ralentit ou augmente et que, conséquemment, nous devons suivre l’évolution de la conjoncture de près, puisque, à moins de 50, il y a contraction de l’économie et à plus de 50, il y a reprise.
Dans la mesure où le nombre de cas d’infection continue d’augmenter et entraîne des mesures de confinement plus strictes, le rapport sur l’emploi de juillet pourrait être moins encourageant. Cela pourrait provoquer une augmentation du taux de chômage, surtout dans les secteurs de l’économie où le nombre de travailleurs avait le plus augmenté selon le rapport sur l’emploi de juin, en l’occurrence les secteurs des loisirs et de l’hôtellerie ainsi que celui du commerce de détail.
Une autre crainte serait que ce rapport sur l’emploi positif de juin dissuade le Congrès d’adopter d’autres mesures de relance budgétaire. Même si la Chambre des représentants a adopté un autre projet de loi de relance substantiel en mai, la loi heroes, les républicains du Sénat ont clairement indiqué qu’ils veulent « attendre de voir » comment la situation va évoluer avant d’adopter d’autres mesures de relance. Or, les mesures de relance budgétaire ont contribué au fait que les rapports sur l’emploi soient supérieurs aux prévisions en mai et en juin et, à notre avis, ce serait une erreur de ne pas en tenir compte.
Notre scénario de base pour les bénéfices des sociétés américaines repose sur les estimations de Crédit Suisse du 22 juin dernier. Selon eux, les bénéfices du S&P 500 de 2020 seront à environ 125 $, et à 155 $ pour 2021 et 170 $ pour 2022. Il faut voir aussi que l’estimation, avant la pandémie, était de 179 $ pour 2020.
Au prix actuel du S&P 500 (3 156 le 7 juillet) le marché s’échange à 25,25 fois les bénéfices de 2020, à 20,36 fois les bénéfices de 2021 et à 18,56 fois les bénéfices estimés de 2022. Il faut voir que le marché à rapidement remonté, que l’optimisme est au rendez-vous et, que les yeux sont tournés vers 2022.
Que faut-il en penser? Nous demeurons à l’aise avec le marché à long terme. À plus court terme, nous pourrions assister à un repli technique dans la mesure où les résultats du deuxième trimestre seraient plus faibles qu’anticipés, où les nouveaux cas seraient toujours à la hausse et où les mesures d’aide tarderaient à être adoptées.
D’un point de vue strictement financier, il y a eu et il y aura des occasions à saisir. Dans un premier temps, nous vous avons recommandé de conserver vos investissements. Historiquement, c’est la chose à faire, car il y a toujours une fin à l’incertitude; de plus, les banques centrales et les gouvernements sont intervenus rapidement. De notre côté, nous continuons de revoir régulièrement les titres de votre portefeuille, afin d’identifier ceux qui sont à des prix avantageux à long terme. Nous avons +/-10 % en encaisse, ce qui nous permet de profiter des occasions qui peuvent se présenter.
Parmi les éléments clés de nos décisions d’investissements, nous retrouvons toujours le positionnement sectoriel, la sélection d’entreprises pouvant démontrer la croissance de leurs bénéfices ou de leurs dividendes, l’analyse des marges bénéficiaires et les entreprises démontrant un endettement raisonnable selon leur secteur.
Avec les données actuelles, les taux devraient demeurer bas pendant une bonne période, compte tenu du fait que les banques centrales veulent favoriser l’accès à des liquidités pour les particuliers et les entreprises. Selon les derniers commentaires émis par la Réserve fédérale américaine (FED) il n’y aurait pas de hausse de taux avant 2022. Par contre, gardons en tête que cette date pourrait être devancée si l’activité économique reprend plus rapidement.
Pour ce qui est de la devise canadienne, la dernière remontée de l’activité économique aux États-Unis a fait baisser légèrement le dollar américain. Cela a permis au dollar canadien de remonter de 0,69 $ en mars, à 0,74 $ par rapport à la devise américaine.Selon Desjardins Études économiques, la devise canadienne devrait osciller entre 0,73 $ et 0,75 $.
Nous espérons que vous et vos proches allez bien. Si vous désirez communiquer avec nous, vous pouvez facilement le faire par courriel ou par téléphone. Toute notre équipe est là pour vous!
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