Réflexion Janvier 2019 - Commentaires sur les marchés

Tel que nous l’avions mentionné lors de notre réflexion de janvier 2018, le contexte de l’année 2018 n’a pas permis aux marchés d’être aussi favorables en termes de rendement que l’année précédente. Ouf! Quelle année! Les investisseurs se souviendront de 2018 comme d’une année marquée par le retour de la volatilité et de son effet sur les rendements des portefeuilles, un rendement nettement en dessous de la moyenne observée depuis dix ans.

Plus spécifiquement, c’est le dernier trimestre de l’année qui a été particulièrement difficile pour l’ensemble des marchés financiers de la planète, mettant à mal la confiance des investisseurs. En effet, le pessimisme s’est emparé des investisseurs, qui ont dû faire face à des hausses de taux d’intérêt, à un ralentissement de la confiance des entreprises dans la zone euro, à une croissance chinoise plus faible et à des préoccupations géopolitiques grandissantes (notamment le Brexit, la politique italienne et l’actuel conflit commercial entre les États-Unis et la Chine). Tout cela s’est avéré être un cocktail indigeste pour les investisseurs. Dans ce contexte, la majorité des grandes catégories d’actifs ont terminé l’année en territoire négatif.

Ceci dit, tout n’est pas négatif :

  • Le recul de 2018 survient après plusieurs années de rendements élevés.
  • Les données économiques ne semblent pas indiquer de récession. Bien que certaines parties de l'économie mondiale aient ralenti, notamment la Chine, les grandes économies ont enregistré une croissance en 2018.
  • Les évaluations des entreprises semblent maintenant attrayantes. Les actions mondiales et la plupart des grands marchés se négocient à un prix inférieur à la moyenne historique. Le marché américain, quant à lui, se négocie à une prime modeste par rapport à sa moyenne historique.

Revenu fixe

Après avoir procédé à plusieurs hausses de taux tant aux États-Unis qu’au Canada, les banques centrales ont adopté une approche plus modérée. D’autres augmentations seront décrétées dans le futur, mais le rythme et le moment précis des prochaines hausses demeurent toutefois indéterminés. Sur ces commentaires, les taux ont reculé au cours du dernier trimestre de 2018. Malgré tout, la tendance des hausses de taux demeurera jusqu’à la fin du cycle économique, mais sera plus modeste.

Les marchés mondiaux ont baissé au quatrième trimestre de 2018, de sorte que les écarts de taux de crédit se sont creusés, compte tenu de la diminution des attentes de croissance mondiale. Dans ce contexte, le marché canadien des actions privilégiées a subi des pressions à la baisse, le recul est supérieur à ce que nous considérons comme justifié et une part importante de la chute des cours a été attribuable à des problèmes liés à la structure du marché (manque de liquidités). La cristallisation des pertes fiscales en fin d’année a aussi contribué à augmenter la vente massive de titres en décembre. Bien que notre pondération ne soit pas élevée dans ce secteur et que les dividendes versés soient très intéressants, nous trouvons que la volatilité y est plus grande que ce que nous souhaitons. Nous suivrons de près l’évolution de ce marché et nous vous reviendrons plus tard dans l’année.

Pour ceux qui ont fait leurs premiers pas sur les marchés boursiers en 2018, il peut s’avérer décevant de débuter avec une année dont le rendement est en territoire négatif. Sachez que l’investissement est un marathon et que le temps demeure certainement votre meilleur allié dans la réalisation de vos objectifs. La discipline dans le suivi de votre plan financier ainsi que la patience assureront sa réussite à long terme.

L’émotion au rendez-vous

L’opposition entre l’analyse réfléchie et les prises de décision basées sur l’émotion qui caractérise les marchés actuellement rappelle l’ouvrage de Friedrich Nietzsche, La naissance de la tragédie. Dans cet ouvrage, le philosophe allemand analyse la tragédie grecque à travers l’opposition entre Apollon, le dieu de la pensée rationnelle, et Dionysos, le dieu de l’instinct et de l’émotion. Ces deux forces contraires s’opposent tout au long de la tragédie.

Monsieur Trump, qui s’est autoproclamé « Tariff Man » (« l’homme aux tarifs douaniers ») sera-t-il l’auteur de sa propre tragédie avec une politique commerciale qui poussera les États-Unis vers la récession et compromet ses chances de réélection ou le « great deal » est-il pour bientôt? Les marchés vont-ils se concentrer de nouveau sur la solidité des bases de l’économie ou continueront-ils à se laisser guider par l’émotion? La crainte qui prévaut actuellement sur les marchés est que le dionysisme prenne le dessus et que les erreurs politiques, effectives ou potentielles, entraînent une hausse des primes de risque et freinent la croissance économique.

Que nous réserve donc 2019? À moins d’un événement fortuit, la toile de fond économique (plein emploi, salaires, épargne, fiscalité, demande intérieure) et financière (conditions monétaires souples) est propice à la poursuite du cycle économique américain et, par ricochet, dans le reste du monde. Une récession est improbable en 2019, mais un ralentissement du rythme de croissance est prévu, notamment aux États-Unis où l’économie a atteint un sommet au premier semestre 2018. Selon le Mouvement Desjardins, l’économie mondiale croîtra de 3,7 % en 2019, puis de 3,4 % en 2020; ce qui représente respectivement 2,1 % et 1,6 % dans les économies avancées et 4,6 % et 4,4 % dans les économies émergentes et en développement. Le consensus favorise donc une baisse de régime et non le début d’une récession.

Pour toute question, communiquez avec nous.

  1. Source : Groupe-Conseil en portefeuilles, Valeurs mobilières Desjardins et MorningstarReturn to footnote 1 referrer

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