Il y a décidément peu de pressions inflationnistes aux États-Unis.
Depuis le début de l’année, les indices de prix ont à peine bougé, et ce, malgré la reprise économique qui se fait de plus en plus apparente. Cette absence de mouvement de prix était déjà identifiée dans nos scénarios; l’ampleur de la crise économique et financière, l’anémie du crédit et la faible utilisation des capacités de production, notamment dans le marché du travail, faisaient que la croissance des prix ne pouvait que ralentir. Ce ralentissement prend cependant une autre dimension en avril.
On remarque surtout la décélération de l’IPC de base qui a atteint sa plus faible variation annuelle depuis janvier 1966. De plus, la progression mensuelle de l’IPC de base n’a pas dépassé 0,1 % depuis octobre 2009. La stagnation des prix liée au logement est la principale source de ce ralentissement, mais on observe aussi d’autres facteurs, dont notamment une baisse de 0,7 % des prix des vêtements en avril ainsi qu’une diminution de 0,2 % des prix des véhicules. En fait, les prix des biens (excluant l’énergie et les aliments) ont connu le mois dernier leur plus importante baisse mensuelle depuis octobre 2008. C’est donc un renversement de la tendance haussière enregistrée au cours de l’année dernière, qui était due notamment aux prix des véhicules et à l’imposition de nouvelles taxes sur certains produits.
Implications : Comme prévu, l’inflation de base est finalement passée sous la barre de 1 %. C’est l’approche de ce niveau qui avait tant inquiété les dirigeants de la Réserve fédérale (Fed) en 2004 en faisant craindre une période de véritable déflation. L’absence de pressions haussières sur les prix à la consommation, jumelée à la recrudescence des risques financiers, incitera évidemment la Fed à garder inchangés tout au long de 2010 les taux directeurs. De plus, la faiblesse de l’inflation devrait appuyer le marché obligataire en gardant les taux des obligations fédérales relativement faibles.
(Source : Études économiques Desjardins)
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