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Revue du troisième trimestre de 2023

Après plusieurs mois de vigueur, les marchés des actions se sont montrés plus hésitants en août et plutôt déprimés en septembre. Nous approchons de la fin du cycle de hausse des taux en Amérique du Nord et ces périodes de transition sont habituellement synonymes de volatilité. Les marchés c«hercheront à évaluer l’effet différé des hausses sans compter le catalyseur attendu des banques centrales pour finalement entamer la baisse des taux d’intérêt.

Dans cette édition spéciale de notre lettre financière trimestrielle, nous aborderons l’incidence des taux d’intérêt sur l’économie et sur nos portefeuilles, puis nous terminerons en examinant les occasions qu’offrent ces hausses.

Jusqu’où les taux d’intérêt peuvent-ils augmenter?

Avec les plus fortes augmentations des taux directeurs depuis presque 20 ans, les banques centrales mondiales espèrent rendre les emprunts et les investissements plus coûteux, réduisant ainsi la demande globale de biens, de services et de main-d’œuvre dans l’économie.

En Amérique du Nord, bien que les indices des prix à la consommation (IPC) aient diminué pendant 12 mois consécutifs, ils ont augmenté de plus de 3 %  depuis le début de l’année. Il s'agit du taux d'inflation annuel le plus bas depuis deux ans, mais il reste trop élevé pour les banques centrales, qui cherchent à le ramener à 2 % . Même si le taux d’inflation global a diminué, certaines catégories clés de services axés sur le consommateur n’ont pas suivi. En particulier, une mesure de ce que l'on appelle l'inflation « supercore », qui exclut le prix de la nourriture, de l'essence et du logement, est bloquée à un taux d'augmentation annuel de 4 %  depuis le premier trimestre de 2021.

Cependant, alors que les preuves du ralentissement de l’activité économique mondiale s’accumulent, plusieurs économistes et banques centrales sont devenus convaincus qu’une nouvelle hausse des taux d’intérêt ne sera pas nécessaire. À la fin septembre, les décideurs politiques des États-Unis, du Royaume-Uni, du Japon et de la Suisse ont tous choisi de maintenir les taux inchangés. Les banquiers centraux ont souligné la nécessité de garder leur sang-froid plutôt que de resserrer davantage leur politique alors que l'inflation continue de baisser dans la plupart des pays occidentaux.

Nos recherches macroéconomiques nous indiquent une forte probabilité de baisses de taux au deuxième semestre de 2024. Le graphique de prédilection sur le sujet, le graphique par points, ou « dot plot », de la Fed, nous l’illustre bien (voir graphique 1). Selon la prévision, les taux passeraient de 5,50 %  (taux actuel) à 2,50 %  d’ici 2026.

Une récession? Où et quand?

La réponse à cette question dépend fortement de la région. Après l'annonce des taux d'intérêt de juillet, la Fed a affirmé qu’elle ne s'attendait plus à une récession aux États-Unis à la suite de ces augmentations de taux. En fait, plusieurs grands acteurs des marchés financiers partagent son opinion, envisageant plutôt un atterrissage en douceur, c’est-à-dire un ralentissement économique qui n’est pas suivi par une récession.

À l’inverse, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande figurent parmi les économies les plus à risque selon le Wall Street Journal à cause de leur dépendance à l’égard du secteur immobilier. En fait, le Canada a affiché un PIB négatif lors du deuxième trimestre de l’année. Un résultat semblable au troisième trimestre nous plongerait officiellement en récession.

N’oubliez pas que les récessions sont généralement suivies par des baisses de taux importantes. Ces baisses auront des retombées très positives sur les titres à revenu de votre portefeuille et certains secteurs des marchés boursiers tels que les services publics. Nous vous invitons à lire l’article ci-joint, qui a comme sujet les placements en période de récession.

Sur le sujet de la récession, voici un article intéressant paru dans La Presse ce dernier mois :

L’argent et le bonheur | Pourquoi vendre ses placements en prévision d’une récession est une erreur | La Presse - Lien externe au site. S’ouvre dans une nouvelle fenêtre.

Si l’économie demeure résiliente, pourquoi mon portefeuille réagit-il négativement?

L’incertitude est l’ennemi numéro 1 des marchés et c’est présentement ce que nous vivons. Les données économiques sont contradictoires, causant de la difficulté aux analystes et aux économistes qui essaient de faire le point sur la situation actuelle. Est-ce que l’économie ralentit suffisamment? Est-ce qu’elle demeure trop forte? Pouvons-nous nous fier aux banques centrales, qui nous disaient à cette période en 2021 que les taux resteraient bas pour longtemps? Voilà des questions toujours sans réponse.

De façon contradictoire, les marchés boursiers réagissent mal aux bonnes nouvelles économiques, ayant peur de nouvelles hausses des taux. À l’inverse, le marché obligataire réagit bien aux mauvaises nouvelles économiques, anticipant des réductions de taux plus rapides. Dans le but de trouver leur trajectoire et ainsi établir de bonnes bases, les marchés sont à la recherche de signaux permanents liés à la baisse de l’inflation ainsi qu’à un refroidissement du marché de l’emploi.

Sur cette note, les bourses mondiales demeurent positives en 2023, tandis que les placements plus prudents sont généralement négatifs.

Comment doit-on réagir?

Vos gestionnaires de portefeuilles et leurs partenaires ont déjà apporté des modifications durant l’année. Les gestionnaires de fonds communs ont récemment augmenté leur pondération en titres à revenu fixe pour profiter des hausses de taux. Ils prennent des profits dans les compagnies de hautes technologies pour réinvestir dans des secteurs plus défensifs tels que la consommation de base, les services publics et les services financiers. Du côté de notre gestion discrétionnaire, nous avons pris des profits dans les actions américaines (S&P 500) et ainsi augmenté la durée de notre portefeuille d’obligations canadiennes en prévision des baisses de taux en 2024-2025.

Il existe des occasions pour les gens qui ont des liquidités à investir. L’ajout d’obligations à escompte, d’actions privilégiées à taux fixe ainsi que des FNB à dividendes de qualité présentent un beau rapport qualité/prix. Certains gestionnaires que nous avons pu rencontrer en septembre nous laissent sous-entendre que la période actuelle représente l’un des meilleurs moments pour acheter des titres à revenu depuis l’an 2000.

En conclusion

La hausse fulgurante des taux d’intérêt a fait réagir les marchés et, en l’absence de précédent historique, ils sont restés anxieux et réagissent brusquement aux nouvelles données économiques. Nous vivons présentement le pire marché baissier de l’histoire des obligations. Le marché obligataire n’avait jamais connu deux années consécutives de rendement négatif pour les revenus fixes au cours de son existence et voilà que nous sommes en route pour une troisième (voir graphique 2). Toute classe d’actif à la baisse représente une occasion à saisir et les obligations ne font pas exception.

Les certificats de placement garanti (CPG) tentent de nous séduire avec leur mystérieux chant de sirène, mais il ne faut pas se laisser corrompre. L’économie et les gouvernements ne peuvent tolérer des taux élevés sans fin. L’inflation est déjà sur le chemin du retour à l’équilibre et l’économie finira par se redresser. L’éventuelle baisse de taux, qui sera suivie par une reprise économique, sera très bénéfique pour les investisseurs munis d’un bon plan financier, qui assurent une saine gestion de portefeuille et font preuve d’un peu (sinon beaucoup) de patience (voir graphique 3).

En terminant, nous savons que les derniers trimestres n’ont pas été faciles pour l’ensemble des investisseurs. La diversification demeure l’élément clé dans de telles circonstances pour maximiser notre rendement tout en diminuant notre risque.

Nous vous remercions sincèrement de votre confiance et nous demeurons à vos côtés aujourd’hui et pour les décennies à venir.

Merci et au plaisir,

Graphique 1 - Prédiction du taux directeur par la FED

 

Graphique 2 - Rendement annuel des obligations

 

Graphique 3 – Rendement du marché canadien pendant et après les replis boursiers

Chacun des conseillers de Valeurs mobilières Desjardins (VMD) dont le nom est publié en page frontispice du présent document ou au début de toute rubrique de ce même document atteste par la présente que les recommandations et les opinions exprimées aux présentes reflètent avec exactitude les points de vue personnels des conseillers à l’égard de la société et des titres faisant l’objet du présent document ainsi que de toute autre société ou tout autre titre mentionné au sein du présent document dont le conseiller suit l’évolution. Il est possible que VMD ait déjà publié des opinions différentes ou même contraires à ce qui est ici exprimé. Ces opinions sont le reflet des différents points de vue, hypothèses et méthodes d’analyse des conseillers qui les ont rédigées. Avant de prendre une décision de placement fondée sur les recommandations fournies au présent document, il est conseillé au receveur du document d’évaluer dans quelle mesure celles-ci lui conviennent, au regard de sa situation financière personnelle ainsi que de ses objectifs et besoins de placement.

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