Le 1er trimestre de l’année a été rempli de rebondissements, mais a tout de même offert, pour la très grande majorité des investisseurs, des rendements positifs. Comme quoi malgré toutes les mauvaises nouvelles, il est important de conserver nos objectifs et la répartition cible dans notre portefeuille. Nous avons remarqué que, pour la première fois depuis décembre 2021, le portefeuille équilibré se comporte comme il se devrait lorsque la volatilité est présente dans le marché. C’est le signe qu’une certaine normalité est de retour cette année après les événements ayant marqué 2022, notamment la guerre en Ukraine, la forte inflation et la montée des taux d’intérêts.
L’année a débuté en force, avec des rendements très positifs dans l’ensemble des marchés mondiaux en janvier. Après des résultats encourageants au chapitre de l’inflation, les analystes, économistes et investisseurs ont misé sur le fait que la Réserve fédérale américaine (Fed) allait freiner son resserrement de la politique monétaire. Certains experts sont même allés jusqu’à prédire des coupures de taux d’intérêt en 2023. Jerome Powell, président de la Fed, est cependant venu briser cet espoir au début du mois de février en réitérant que la lutte contre l’inflation n’était pas terminée et que la politique monétaire allait demeurer restrictive dans les mois à venir. Après ces déclarations, la volatilité a fait un retour sur les marchés boursiers.
Lors de sa rencontre du 22 mars dernier, la Fed a effectivement augmenté son taux directeur de 0,25 point de base pour combattre l’inflation. Une ou deux nouvelles hausses de 0,25 point sont également prévues dans les prochains mois.
Nous ne pouvons passer sous silence les déboires du système bancaire américain. En mars dernier, la banque régionale Silicon Valley Bank a affirmé qu’elle devrait fermer ses portes en raison des conditions économiques restrictives. Peu de temps après, les banques First Republic Bank et Credit Suisse (en Europe) faisaient des annonces similaires. Mais contrairement à ce qui s’est passé en 2007, les autorités publiques savaient quoi faire et sont intervenues rapidement. Aujourd’hui, J.P. Morgan, Bank of America, Citigroup, Wells Fargo, Goldman Sachs, Morgan Stanley, PNC, BNY Mellon, U.S. Bancorp et State Street ont tous appuyé la First Republic Bank. La mécanique en place fonctionne, et le système financier n’est pas en manque de liquidités. Néanmoins, ces manchettes sont venues refroidir la confiance des investisseurs envers le système bancaire américain. Cette saga a cependant fait chuter les taux d’intérêt obligataires, ce qui a mené à une bonne performance des titres à revenu fixe lors des trois premiers mois de l’année.
Toujours aux États-Unis, l’indice phare des sociétés technologiques, le NASDAQ, a fait un bon de 16 % au 1er trimestre, alors que l’indice S&P 500 a progressé de 7 %. Fait intéressant, cette performance du S&P 500 est attribuable à seulement 10 entreprises, qui ont représenté à elles seules plus de 90 % de son rendement (voir graphique 1). Les nouvelles sur l’inflation demeurent positives aux États-Unis pour le mois de février : l’indice des prix PCE s’est établi à 4,6 %, alors que les attentes consensuelles étaient de 4,7 %.
Au Canada, le marché a été beaucoup plus stable. La tourmente du système bancaire américain a malgré tout débordé de notre côté de la frontière, touchant principalement le secteur financier. Cependant, nous ne sommes pas particulièrement inquiets pour les banques canadiennes, qui sont très bien capitalisées et assujetties à des restrictions réglementaires très différentes de celles des États-Unis. Par ailleurs, le PIB réel a progressé de 0,5 % en janvier, un chiffre qui surpasse le consensus (0,4 %) et qui est nettement supérieur au résultat provisoire de Statistique Canada (0,3 %).
Les secteurs des services ont mené la charge en janvier. Dans son résultat provisoire, Statistique Canada estime que le PIB réel connaîtra une autre solide progression de 0,3 % en février. La forte hausse du PIB réel en janvier et l’élan qui s’est poursuivi en février laissent entrevoir un début d’année robuste pour l’économie canadienne. Le S&P/TSX a gagné 4,5 % lors des trois premiers mois de l’année.
Quant au taux d’intérêt directeur, il n’a pas été relevé jusqu’à maintenant en 2023. Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a affirmé lors de sa dernière allocution qu’une pause était nécessaire, et c’est bien ce qui s’est produit. Le statu quo devrait perdurer en 2023, puis être suivi d’une baisse en 2024 (voir graphique 2).
En Europe, l’inflation globale mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) a ralenti, passant de 8,5 % en février à 6,9 % en mars en raison de la baisse des coûts de l’énergie. Les actions européennes se sont redressées à mesure que les craintes relatives à la stabilité financière diminuaient. Les actions chinoises ont quant à elles progressé, les données économiques solides et les commentaires favorables de Pékin ayant renforcé la confiance dans les perspectives de croissance du pays. Le marché européen devient de plus en plus attrayant considérant son niveau actuel (peu cher comparativement au reste du monde) et le type d’entreprises qu’on y trouve (principalement axées sur la valeur).
Comme l’a écrit Desjardins, Études économiques : « À court terme, le portrait économique n’est pas très optimiste, avec en prime beaucoup d’incertitude. C’est malheureusement un passage obligé pour assainir les bases de l’économie et pour ramener durablement l’inflation à des niveaux bas. Une inflation bien maitrisée par les banques centrales sera un gage de croissance plus robuste à moyen terme. Qui plus est, la croissance pourrait aussi s’appuyer sur une accélération des investissements requis pour décarboniser nos économies. Le vieillissement de la population plus prononcé dans certaines économies milite également pour une accélération des investissements ». En d’autres mots, une fois l’inflation maitrisée, nous pourrons entrevoir des moments plus réjouissants pour les marchés boursiers, et ces moments sont à nos portes.
Nous désirons aussi vous donner quelques informations sur le nouveau compte d’épargne qu’a mis en place le gouvernement du Canada dans son dernier budget. Le compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP) a été créé pour favoriser l’accès à la propriété chez les premiers acheteurs. Il permet à un épargnant de cotiser jusqu’à 8 000 $ par année et de bénéficier d’une déduction fiscale pour les cotisations versées (comme pour le REER). Fait intéressant, les retraits de ce compte ne seront pas imposables (comme pour le CELI). Nous vous invitons à prendre connaissance du document ci-joint pour plus de détails. Il est important de noter qu’il ne sera pas possible d’ouvrir un CELIAPP chez Valeurs mobilières Desjardins avant 2024.
Enfin, nous vous invitons à écouter cette capsule vidéo - Lien externe au site. dans laquelle notre collègue, M. Jean-René Ouellet, stratège en investissement et gestionnaire de portefeuille chez Desjardins Gestion de patrimoine, présente les faits saillants du dernier trimestre.
Nous demeurons disponibles pour répondre à vos questions. Nous vous remercions de votre confiance et vous souhaitons un très beau printemps!
Graphique 1 – 10 compagnies justifie à 90% le rendement du S&P500 au 1er trimestre
Graphique 2 – Perspective du taux d’intérêt directeur au Canada
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