Après un début d’année où la tenue des marchés a excédé la plupart des attentes, le reste de l’année 2023 pourrait présenter à la fois des moments plus erratiques et de nombreuses occasions. Si les turbulences bancaires de mars offrent aux banques centrales l’excuse nécessaire pour interrompre prochainement le resserrement monétaire, ces dernières demeurent bien déterminées à mener à terme leur lutte contre l’inflation. Par surcroît, le resserrement des conditions financières pourrait faire une partie du travail des autorités monétaires et ainsi réduire considérablement le nombre de hausses additionnelles des taux directeurs.
Un jour, Warren-Buffet a mentionné que le reflux de la marée permettait de découvrir les baigneurs sans maillot! Eh bien, la marée s’est finalement retirée en mars. Les implosions de la Silicon Valley Bank et de la Signature Bank, suivies du mariage forcé d’UBS et Crédit Suisse en Europe, ont éveillé le souvenir de 2008. Or, l’économie mondiale n’est probablement pas au bord d’une nouvelle grande crise financière. Non seulement les banques américaines (et canadiennes) sont nettement mieux capitalisées qu’en 2008, mais la qualité des prêts est bien meilleure et les autorités monétaires disposent de plus d’outils pour intervenir.
Assistons-nous à l’apparition d’un écart entre les marchés actuels et la réalité? Les perspectives de rentabilité des entreprises sont assombries par l’orientation de l’économie et de la politique monétaire. Historiquement, une contraction de l’économie mène à une contraction des bénéfices des entreprises. Or, un nouveau cycle d’investissement débute après le basculement de l’économie en récession, non pas avant.
La bonne tenue des dernières données économiques nous amène à reporter notre scénario de récession, sans toutefois l’écarter. Plus les données économiques demeureront résilientes, plus les taux d’intérêt devront rester élevés longtemps et finiront tôt ou tard par avoir plus de mordant. Pour poursuivre sur leur lancée, les actions auraient non seulement besoin que la croissance économique continue de surprendre, mais aussi que l’inflation diminue rapidement d’elle-même, et ce, même si le marché du travail reste fort. Voilà beaucoup d’étoiles à aligner. Possible? Peut-être. Probable?
Un passage en récession demeure notre scénario le plus probable. Il est donc difficile d’envisager une progression des bénéfices. S’ils ne devaient se replier que d’une dizaine de pour cent (contrairement à un recul moyen de 19 % en récession), le bénéfice par action (BPA) de l’indice S&P 500 descendrait, laissant ainsi l’indice phare américain à un multiple supérieur à 20, ce qui est loin d’un scénario d’aubaine. Même sans déclin, le S&P 500 se négocie à plus de 18 fois les bénéfices anticipés, un résultat situé dans le haut de la fourchette prévalant avant la pandémie alors que les taux d’intérêt étaient aussi nettement plus bas qu’actuellement.
Si nous optons pour un léger biais de prudence à court terme, celui-ci ne doit pas être excessif. Si le pessimiste semble brillant à court terme, c’est l’optimiste, à long terme, qui génère le plus d’argent!
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