Tel que nous l'avons indiqué dans notre dernier bulletin trimestriel, nous avions anticipé de la volatilité au sein des marchés boursiers pour 2020, mais aucun de nos scénarios ne prévoyait une correction boursière de l’ampleur de celle causée par le coronavirus. Depuis le début, la propagation de la COVID-19 a des conséquences très importantes sur l’économie mondiale et les marchés financiers. La pandémie a entraîné l’adoption de mesures exceptionnelles en santé publique, et les gouvernements ont dû intervenir pour soutenir les marchés financiers mondiaux. Comme plusieurs autres banques centrales, la Banque du Canada a ramené son taux directeur à 0,25% et lancé de nouveaux programmes afin de maintenir le fonctionnement du système financier. Aux États-Unis, la Fed a abaissé son taux directeur pour le ramener à tout près de 0 % avant d’annoncer un programme d’assouplissement quantitatif illimité.
Ces mesures s’ajoutent aux mesures exceptionnelles et historiques que les gouvernements ont, à ce jour, annoncées pour soutenir la population et les entreprises. Au Canada, le gouvernement fédéral a mobilisé plus de 240 milliards de dollars pour affronter la pandémie et, aux États- Unis, le plan de sauvetage totalise plus de 2 500 milliards de dollars (environ 10 % du PIB), un montant sans précédent qui pourrait encore augmenter. Point positif, les banques centrales sont beaucoup mieux capitalisées pour faire face à la situation que lors de la crise financière de 2008 et les faibles taux de chômage (3,5 % aux États-Unis) de l’avant-crise aideront à la reprise économique.
Les bourses nord-américaines et mondiales ont réagi fortement à la baisse avec le confinement des populations et les prévisions à la baisse des bénéfices des entreprises. Les statistiques économiques demeureront déconcertantes d’ici à ce que les gouvernements annoncent la reprise de certains secteurs d’activité. Les pertes d’emplois au Canada et aux États-Unis (plus de 27 millions) ont été fortement touchées par le confinement. En mars, les ventes au détail ont chuté de 8,7%, une baisse record, et la production manufacturière a reculé de 6,3%. Heureusement, les marchés de la planète ont rebondi depuis la fin mars pour éponger une partie des pertes subies. Certains secteurs de l’économie liés aux services essentiels, à la santé et aux achats en ligne ont bien récupéré, mais d’autres secteurs, comme ceux de l’énergie et des services financiers, ont été fortement touchés.
Tous les stratèges y vont de leurs prédictions; certains voyaient une reprise en V ou en U au début de la crise et ils envisagent maintenant une reprise en forme de racine carrée ou en W ! Qui aura raison ? Une chose est certaine, la profitabilité des entreprises en souffrira, mais à quel point ? Selon nos économistes, le PIB affichera une baisse de 6 % au T1 et de 26 % au T2. Notre scénario penche vers une reprise forte au 3e trimestre et plus modérée en fin d’année. Les gouvernements devront annoncer dans un deuxième temps d’importants programmes de relance économique dans les infrastructures, les services publics et les entreprises afin de réintégrer les chômeurs victimes de la crise. Allons-nous revenir au niveau de février dernier? Oui dans certains secteurs d’activités de la nouvelle économie, mais pour d’autres comme l’hôtellerie et le tourisme en passant par les voyagistes, la route sera longue avant de retrouver la normale. Les investisseurs devront regarder au-delà de 2020 avant de revenir à un scénario de référence réaliste.
Un nouveau cycle économique et d’investissement naîtra peu à peu avec de nouvelles possibilités d’investissement, même si c’est difficile à croire dans les circonstances actuelles. Entre-temps, il faudra faire preuve de patience et garder le cap sur notre stratégie d’investissement, tout en profitant des moments de turbulence pour rééquilibrer les portefeuilles.
Chacun des conseillers de Valeurs mobilières Desjardins (VMD) dont le nom est publié en page frontispice du présent document ou au début de toute rubrique de ce même document atteste par la présente que les recommandations et les opinions exprimées aux présentes reflètent avec exactitude les points de vue personnels des conseillers à l’égard de la société et des titres faisant l’objet du présent document ainsi que de toute autre société ou tout autre titre mentionné au sein du présent document dont le conseiller suit l’évolution. Il est possible que VMD ait déjà publié des opinions différentes ou même contraires à ce qui est ici exprimé. Ces opinions sont le reflet des différents points de vue, hypothèses et méthodes d’analyse des conseillers qui les ont rédigées. Avant de prendre une décision de placement fondée sur les recommandations fournies au présent document, il est conseillé au receveur du document d’évaluer dans quelle mesure celles-ci lui conviennent, au regard de sa situation financière personnelle ainsi que de ses objectifs et besoins de placement.