Une nouvelle année s’accompagne généralement d’une bonne dose d’espoir et de bonnes résolutions. Or, toutes les meilleures intentions du monde n’auront pas le dessus sur l’inflation. Les banques centrales promettent néanmoins de mener cette lutte jusqu’au bout, coûte que coûte. Si le prix de cette épopée semble bien élevé à court terme, celui de laisser l’inflation galoper librement au risque de désancrer les attentes inflationnistes des ménages est bien plus grand: il est prohibitif! Néanmoins, les signes déjà bien sentis de la décélération de l’économie canadienne laissent croire que le resserrement monétaire tire à sa fin. Il restera à voir combien de temps les taux devront demeurer aux niveaux actuels et combien de temps les ménages pourront tenir le coup.
La plupart des économistes, incluant ceux de Desjardins, prévoient une légère récession au Canada en 2023 et aux États-Unis avec une faible croissance économique pour les prochains mois. Les taux d’escompte devraient augmenter légèrement en début d’année, avant de prendre une pause, voire de baisser à la fin 2023 ou en 2024. Aux États-Unis, le consensus des économistes estime à 65% les probabilités de récession. Toutefois, le Fonds monétaire international (FMI) anticipe une croissance mondiale de 2,3 % et ne prévoit pas de récession aux États-Unis, en Europe et en Chine! La résilience de l’économie à la hausse des taux avec une pénurie de main-d’oeuvre et le faible taux de chômage pourraient nous sauver d’une récession et peut-être permettre un atterrissage en douceur de l’économie en 2023. Qui aura raison ?
Pour l’investisseur, la meilleure nouvelle potentielle des prochains mois pourrait ironiquement être des pertes d’emplois! À l’opposé, un marché du travail résilient avec des embauches nombreuses et des hausses de salaire soutenues pourraient bien inciter les banques centrales à maintenir la pression plus fortement, et plus longtemps. En février, les économistes du Mouvement Desjardins ont apporté quelques ajustements à leurs prévisions économiques et financières. « La résilience de certains indicateurs économiques suggère de meilleures performances que prévu des PIB réels à court terme. Les variations annuelles pour 2023 ont été revues à la hausse. » Essentiellement, la probabilité de récession est maintenant décalée d’un trimestre. Au lieu du T1 2023, elle pourrait s’amorcer à partir du T2 au Canada et aux États- Unis. Au Canada, elle sera de courte durée : deux trimestres (T2 : -1,2 % et T3 : -1,9 %). Malgré tout, le PIB devrait s’accroitre de 0,7 % en 2023. Le taux de chômage devrait terminer l’année à 6,9 %.
Même si certaines données récentes ont été plus positives, le ralentissement économique pourrait encore s’avérer pire qu’attendu. La consommation et l’investissement pourraient se contracter plus fortement, surtout si les hausses de taux d’intérêt se prolongent plus longtemps que prévu. « Bien que l’inflation montre des signes de ralentissement, elle reste élevée dans le monde. Cela pourrait obliger de nombreuses banques centrales à décréter davantage de hausses de taux d’intérêt ou à maintenir les taux d’intérêt plus longtemps à des niveaux élevés. L’économie européenne a pour l’instant évité une accentuation de la crise énergétique, mais elle aura encore de la difficulté à combler ses besoins en énergie et restera vulnérable aux fluctuations de prix en raison des conséquences de la guerre en Ukraine. Finalement il faut surveiller les tensions diplomatiques actuelles entre les États-Unis et la Chine, qui pourraient entraîner des restrictions commerciales supplémentaires.
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