L’année 2022 passera à l’histoire en raison des multiples événements sur le plan tant géopolitique qu’économique. Les grands stratèges des banques centrales n’avaient pas pris en compte certaines données inflationnistes : embargo sur le pétrole russe, conflit en Ukraine, problèmes de chaine d’approvisionnement, pénurie de main-d’œuvre, reprise de la COVID en Chine. Les banques centrales ont-elles réagi trop tard pour normaliser les taux d’escompte de façon plus modérée et pour obtenir un atterrissage en douceur de l’économie afin d’éviter la récession? Facile à dire, mais en réalité, cela faisait plusieurs mois que la forte inflation cognait à nos portes.
Certes, les multiples hausses de taux d’escompte de la Banque du Canada et de la Réserve fédérale américaine (Fed) n’avaient pas été envisagées de la sorte, et cela provoquera un sérieux ralentissement économique dans les prochains mois. Le risque de récession est de plus en plus probable pour 2023, mais il a déjà été prévu par les marchés boursiers, qui anticipent une réduction des bénéfices des entreprises, le S&P 500 ayant connu une baisse de plus de 25 % en 2022. Est-ce inquiétant? Pour le moment, on voit une reprise depuis le creux, des rebonds ayant été observés en octobre et en novembre. Depuis 1980, le S&P 500 a baissé de 25 % ou plus à 7 reprises… mais après de tels plongeons, la moyenne a été en hausse de 10,1 % sur 6 mois, de 24,9 % sur 1 an, de 40,4 % sur 3 ans et de 111,0 % sur 5 ans! C’est encourageant!
Sommes-nous dans une période différente? Sûrement, mais souvenons-nous que les marchés boursiers se sont toujours relevés après chaque crise ou récession. De plus, cette fois-ci, le taux d’inflation est à des niveaux historiquement bas, et nous sommes loin des années de récession où il n’y avait pas d’emplois disponibles! Cela aidera à réduire l’intensité de la récession si l’économie ralentit.
Les investisseurs particuliers et institutionnels s’attendent à ce que la stagflation soit la trame de fond mondiale en 2023. La stagflation est la conjugaison d’une activité économique apathique (voir même d’une contraction) et d’une croissance soutenue de l’inflation. Il s’agit d’un scénario réaliste, considérant la menace de récession qui plane et l’inflation qui demeurera supérieure à sa cible en 2023. Cela n’empêchera pas les grandes banques centrales d’appuyer plus légèrement sur le frein monétaire à court terme, puis d’enfoncer l’accélérateur (baisse du taux directeur) lorsque l’inflation tendra durablement vers le bas. Quand? À partir de la deuxième moitié de 2023?
En bourse, on s’attend à ce que le S&P 500 évolue dans une fourchette de -10 à +10 % en 2023. Les particuliers accordent une probabilité de 57 % à ce scénario et les investisseurs institutionnels, de 54 %. Environ 20 % pensent que le S&P 500 pourrait s’apprécier de 10 % ou plus et se contracter de 10 % ou plus. Considérant que la bourse est un phare sur l’horizon (12 à 18 mois), je me joins au camp des optimistes en 2023 (tant pour les actions que pour les obligations). La récession a d’ailleurs été anticipée en 2022, tout comme la stagflation. L’inflation a déjà commencé à perdre de l’altitude, ce qui dégage une marge de manœuvre permettant aux banques centrales d’atteindre leur objectif de la faire tendre durablement vers sa cible sans trop de casse.
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