27 novembre, 2020

Bulletin trimestriel - Automne 2020

Un grand soulagement

Après les craintes de la COVID, l’éclipse économique et l’angoisse face à l’élection américaine, voilà que 2020 apporte un grand soulagement et fait naître l’espoir d’un retour à la normale!

Élection américaine

Trump a perdu. Biden a gagné. Tel est le verdict des électeurs américains. Selon Rafael Jacob de la chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques, les chances qu’aura Donald Trump de faire renverser le résultat du scrutin au moyen de recours juridiques sont inexistantes. Si le président sortant a su s’attirer plus de votes que tous ses prédécesseurs, ce résultat s’est, somme tout, avéré insuffisant devant Joe Bien, qui a su cumuler un vote historique record. On pousse un soupir de soulagement assez généralisé et symptomatique d’une perspective de retour à des relations un peu plus conventionnelles.

Victoire amère

La victoire démocrate n’est toutefois pas à l’image de la vague bleue ou du tsunami espérés par certains. Bien qu’elle ait remporté la maison blanche, l’équipe Biden a perdu des plumes à la chambre des représentants, ce qui la placera en position précaire face aux élections de mi-mandat de 2022; le sort du Sénat sera déterminé en janvier prochain. En effet, les deux derniers postes disponibles devront être ravis lors d’un ultime duel le 5 janvier prochain.

Au moment d’écrire ces lignes, le clan républicain compte déjà 50 sénateurs élus contre 48 pour les démocrates. Ceux-ci ont donc besoin d’obtenir les 2 derniers postes en jeu pour simplement atteindre un seuil d’égalité qui serait alors tranché par le vote de la vice-présidente en cas d’égalité. Or, les démocrates n’ont gagné qu’une seule des 7 dernières joutes de ce type. L’espoir a beau être grand, la tâche est colossale, d’autant plus que les républicains feront assurément tout en leur pouvoir pour maintenir leur mainmise sur le Sénat. Et, celui-ci sera clé pour les nominations judiciaires, le plan de stimulation budgétaire, les mesures en matière de soins de santé et d’infrastructures ainsi que pour les politiques fiscales. La course pour les postes de sénateurs de Géorgie atteindra donc une intensité extrême.

Administration divisée

Si une administration divisée n’est pas forcément mauvaise pour l’économie et les marchés boursiers, il en va autrement pour les politiciens qui souhaitent amorcer de grands changements. Ainsi, pour passer à l’action, l’équipe Biden aura presque à coup sûr besoin de négocier avec le clan adverse. Dans ce contexte, il devient peu probable de voir des plans de stimulation atteindre des tailles gargantuesques ou encore les taxes et impôts remonter de manière substantielle. Finalement, le statu quo de facto n’est peut-être pas un mauvais scénario pour les marchés.

Enfin plus près d’un vaccin

Si les marchés boursiers ont bien réagi aux résultats de l’élection américaine quant au verdict lui-même, ainsi qu’au calme régnant dans les rues, c’est l’annonce des résultats prometteurs du candidat de vaccin de Pfizer et son partenaire BioNTech qui a fait bondir les bourses au vu de l’espoir d’un retour vers une vie plus normale. Les résultats sont en effet intéressants; le vaccin serait efficace à 90 %. Toutefois, le vaccin doit aussi être sécuritaire. À cet égard, d’autres données sont attendues d’ici la fin de l’année. D’ici là, l’accélération des nouvelles infections exercera de la pression sur l’économie au cours des prochains mois. Les entreprises liées aux besoins et services essentiels devraient poursuivre leur croissance tout comme les entreprises de la nouvelle économie.  Pour certaines entreprises, la pandémie a mis en lumière un modèle d’affaires désuet. Pour d’autres, elle a précipité une transformation structurelle des activités courantes. La pandémie annonce ainsi un avenir brillant pour de nouvelles entreprises en créant des débouchés.