La Banque du Canada réduit son taux directeur
L’annonce de la Banque du Canada de réduire de 25 points de base son taux directeur et de le porter à 0,75 % a causé tout un émoi le 21 janvier dernier sur les marchés boursiers. Le dollar canadien s’est immédiatement déprécié de 2 % par rapport au billet vert, alors que l’indice de la bourse de Toronto bondissait de 2 % au cours de la séance.
Cette décision de la Banque centrale canadienne s’inscrit dans un contexte d’incertitude en ce qui concerne la croissance économique du pays, principalement en raison de la chute marquée du prix du baril de pétrole, qui a commencé dans la seconde moitié de 2014 et qui s’est poursuivie en janvier. En effet, les économistes des grandes institutions financières s’entendent pour dire qu’en 2015, la croissance économique canadienne sera plus faible que prévu, notamment au cours de la première moitié de l’année. Les provinces les plus touchées seront celles dont les revenus dépendent de la production de pétrole, dont l’Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador. D’ailleurs, plusieurs grandes entreprises du secteur de l’énergie ont annoncé des coupures budgétaires ou des mises à pied, ce qui a un effet direct sur le marché de l’emploi. Le marché immobilier et le niveau d’endettement du consommateur se trouvent à des niveaux historiques, de sorte que la marge de manoeuvre de ce dernier est à peu près nulle dans l’éventualité d’une perte d’emploi. La Banque du Canada souhaite donc que le stimulus économique produit par une baisse du taux directeur permette de réduire les effets négatifs de la baisse de profitabilité des entreprises du secteur de l’énergie. D’autre part, les coûts de l’énergie sont une donnée qui entre dans le calcul de l’indice des prix à la consommation (IPC) et qui sert à déterminer le taux d’inflation. La chute du prix du baril de pétrole a donc un effet à la baisse sur l’inflation, que la Banque cible actuellement à près de 2 %. Le taux mesuré est tombé à 1,5 % en décembre et se maintiendra vraisemblablement en deçà de la cible de la Banque au cours du premier semestre de 2015. La diminution du taux directeur vise donc également à contrer les conséquences néfastes d’une déflation potentielle.
Une diminution des taux d’intérêt n’a cependant pas que des effets négatifs : elle fait varier le taux de change de la devise canadienne, laquelle s’est fortement dépréciée à la suite de l’annonce. Cela améliore la situation des exportateurs dans les secteurs autres que celui de l’énergie, principalement le secteur manufacturier, très important au Québec et en Ontario. D’ailleurs, l’économie des États-Unis, le plus grand partenaire commercial du Canada, a le vent dans les voiles, ce qui amplifie l’impact d’une diminution du taux de change. Le consommateur se trouve également avantagé par la situation actuelle, puisqu’un prix plus faible à la pompe lui fait l’effet d’une baisse de taxes immédiate. On peut donc s’attendre à voir augmenter les dépenses de consommation, quoique l’effet puisse être quelque peu mitigé par les prix plus élevés à l’importation en raison du taux de change. Le ciel n’est donc pas complètement gris pour l’économie canadienne, mais le consensus, c’est qu’une période de faible croissance nous attend.
Finalement, mentionnons que dans un tel contexte, la diversification géographique des placements est de mise. Il existe des opportunités sur d’autres marchés que le marché canadien. Par exemple, la Banque centrale européenne a annoncé qu’elle allait lancer en mars prochain un programme d’assouplissement quantitatif, comme l’ont fait les États-Unis et le Japon au cours des dernières années. Elle procédera donc à l’achat de quantités massives d’obligations d’État (1 100 milliards d’euros) jusqu’en 2016. Cela aura pour effet de stimuler les marchés financiers, ce qui profitera aux investisseurs. De même, les marchés financiers américains représentent toujours une belle occasion d’investissement, en raison de la force de l’économie de nos voisins du Sud. La faiblesse du prix du pétrole profite également aux importateurs de cette ressource, notamment les pays de l’Asie du Sud-Est. À la lumière de ces informations, demandez à votre conseiller de vous parler des avantages de la diversification géographique.
Source : Études économiques de Desjardins et Trading Economics.
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