À quoi s'attendre en 2016 ?
Dès janvier, par peur que la chute marquée des cours du pétrole entamée en 2014 ne précipite l’économie du pays en récession, la Banque du Canada a réduit son taux directeur et vu du même coup sa devise chuter de plus de 8 % en un mois. Au même moment, les perspectives de hausse de taux d’intérêt aux États-Unis, de pair avec une économie qui reprend de la vigueur après un hiver difficile et un marché de l’emploi en plein essor, propulsent le billet vert vers des sommets inégalés depuis longtemps, réduisant au passage la profitabilité des multinationales américaines. Résultat : une première moitié d’année décevante au chapitre des résultats des entreprises qui s’est traduite par une performance peu reluisante du marché des actions.
En juin, sur la scène internationale, la Grèce fait les grands titres et garde tout le monde en haleine jusqu’au dernier moment. Après un référendum spectaculaire, le premier ministre Alexis Tsipras n’a d’autre choix que de se plier aux conditions imposées par la tripartie européenne s’il désire obtenir le financement nécessaire pour tirer son pays de l’endettement. Toutes ces émotions fortes ont créé de la volatilité sur les marchés durant l’été.
Puis, à la suite de la dégringolade de plus de 30 % de son marché boursier, la Chine prend le relais : dans une annonce surprise (et quelque peu maladroite), elle dévalue sa devise, avouant du même souffle que son économie ralentit. Pour les investisseurs, c’est le catalyseur qui déclenche la première vraie correction boursière depuis la crise financière de 2008. Le 24 août, l’indice S&P 500 baisse de 1 000 points en à peine 10 minutes. Du jamais-vu ! Les craintes de contagion dans les marchés émergents sont palpables, et les marchés punissent sans merci leurs devises. Heureusement, les tumultes des derniers mois se sont estompés et les marchés développés ont repris le terrain perdu, signe de la résilience de l’économie mondiale. Le FMI prévoit d’ailleurs une croissance du PIB mondial de 3,8 % en 2016, principalement en provenance des États-Unis et des marchés asiatiques.
Les prix des ressources naturelles seront maintenus sous pression, d’une part par la fin du super cycle des ressources amorcé au début des années 2000, et d’autre part, par le virage de la Chine, qui passe d’une économie financée par l’État à une économie de consommation.
Obéissant pour une rare fois à la loi de l’offre et de la demande plutôt qu’à un cartel, le prix du baril de pétrole devrait, selon la plupart des grandes banques, remonter dans une fourchette d’environ 60 à 70 $. Cela vaut mieux que les 40 à 50 $ de 2015, mais ce prix est toujours assez bas pour que d’autres joueurs se retirent du secteur. Le consommateur canadien a maintenant atteint un ratio d’endettement de 165 % et se réjouira certainement de voir le prix à la pompe demeurer sous la moyenne des dernières années, ce qui devrait aider son budget. Les espoirs de croissance reposent donc sur le marché manufacturier et sur les exportations, que soutient la faiblesse du huard.
La vigueur dans les marchés de l’emploi et de l’habitation poussera probablement la Réserve fédérale américaine à cesser de crier au loup et à finalement hausser son taux directeur en 2016, à moins que les conditions économiques internationales ne la retiennent une fois de plus. La divergence entre la politique monétaire américaine et celles du reste du monde gardera le billet vert à des niveaux élevés, pendant que les autres banques centrales se battront pour dévaluer leur monnaie afin de stimuler l’économie de leur pays.
Au final, rien ne laisse présager que 2016 sera une année record en termes de performance sur les marchés, mais on n’entrevoit pas non plus de crise économique. Certes, les conditions économiques demeureront difficiles au Canada, mais la reprise en Europe – qui semble avoir vaincu les pressions déflationnistes – ainsi que la croissance aux États-Unis et en Asie nous rendent optimistes pour l’année à venir.
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