Retour sur le troisième trimestre de 2021

L’économie en bref

Le troisième trimestre de l’année s’est terminé le 30 septembre dernier et c’est encore une fois la hausse de l’inflation mondiale qui retient l’attention. Les économistes suivent également de très près les politiques des banques centrales.

D’entrée de jeu, notons que l’inflation, au Canada, s’est chiffrée à 4,1 % au mois d’août 2021. C’est un sommet en 15 ans! Notons également un ralentissement de la croissance économique, tant au Canada que mondialement. Les experts s’entendent pour dire que la hausse marquée de l’inflation est principalement due au manque de main-d’œuvre généralisé, aux pénuries de matières premières répandues ainsi qu’aux retards considérables et maintenant endémiques des diverses chaînes d’approvisionnement. Lorsque les entreprises manquent d’employés et d’intrants pour fabriquer ce qu’elles vendent et que, de surcroît, elles se heurtent à des difficultés quand vient le temps d’acheminer leur production aux consommateurs, les prix augmentent inévitablement et un déséquilibre entre l’offre et la demande s’installe. Voilà autant de freins potentiels à la croissance économique. Ceci explique cela. Les économistes n’entrevoient pas de normalisation des prix avant la première moitié de l’année 2022; c’est un changement de cap notoire par rapport aux projections du second trimestre. Nous surveillons la situation de très près et serons prompts à ajuster nos stratégies de portefeuille si besoin est.

Heureusement, les gouvernements et les banques centrales disposent d’outils destinés, entre autres choses, à maîtriser l’inflation et à contrôler la croissance économique. Voici les deux principaux : le rachat ou la vente d’obligations de l’État, qui reviennent à injecter de l’argent dans l’économie ou à réduire la masse monétaire, et la hausse ou la baisse des taux d’intérêt qui, selon le cas, stimule l’épargne ou la consommation – le crédit. Les projections économiques des banques centrales, qui sont majoritairement fondées sur l’évolution d’une multitude d’indicateurs économiques, guident généralement leurs actions et politiques monétaires. Signe que l’inflation est une préoccupation chez nous, la Banque du Canda cessera ses rachats d’obligations et devancera son calendrier de hausses de taux afin de tenter de la mater.

 

Les marchés en bref

Le troisième trimestre a été marqué par une volatilité certaine tant sur les marchés obligataires que sur le marché des actions. La débâcle boursière chinoise a emporté les actions des pays émergents et les prix des commodités ont beaucoup fluctué. Et que se passe-t-il avec l’or?

Les marchés des actions aux États-Unis ont atteint des sommets historiques à 19 reprises lors du trimestre, mais ont seulement terminé celui-ci avec une performance positive de 0,03 %! Toujours aux États-Unis, on dénote également un nombre grandissant de journées où le S&P 500 (le principal indice de référence du marché américain des actions) a clôturé à la hausse ou à la baisse de plus de 2 %. Les taux d’intérêts à la hausse ainsi que l’inflation galopante ont malmené les obligations mondiales non gouvernementales, ces dernières reculant de 8,88 % jusqu’à présent cette année. Aux États-Unis, les obligations gouvernementales ont vu leurs prix baisser et leurs coupons augmenter. Les actions des pays émergents ont été emportées par la débâcle boursière chinoise, terminant le trimestre en baisse de 7,58 %. L’indice Morningstar China s’est déprécié de 18,06 % durant le trimestre; les principaux titres chinois ont cédé entre 12 % et 90 % de leur valeur en 2021! La volatilité est toujours au rendez-vous.

Le troisième trimestre aura été le théâtre de fluctuations importantes des prix des commodités. Voilà qui n’est pas négligeable lorsque l’on prend en considération le fait que ces mêmes commodités sont à la base de la totalité des biens consommables sur Terre. Voici les principales variations de prix que nous avons relevées pour vous :

  • Minerai de fer en baisse de 44,23 %
  • Gaz naturel en hausse de 60,74 %
  • Coton en hausse de 25,91 %
  • Café en hausse de 21,74 %
  • Sucre en hausse de 15,37 %
  • Avoine en hausse de 51,63 %
  • Huile de chauffage en hausse de 45,93 %
  • Bois d’œuvre en baisse de 12,36 %
  • Cacao en hausse de 12,37 %
  • Maïs en baisse de 25,45 %

Malgré l’inflation élevée et les marchés hautement volatils, le prix de l’or ne s’est visiblement pas comporté comme il le « devrait » en temps normal. Le mois de septembre a été négatif pour le métal jaune, alors que l’inflation s’est appréciée et que les marchés se sont dépréciés. Pour le troisième trimestre, le prix de l’once d’or s’est déprécié de 0,82 %. Toute chose étant égale par ailleurs, historiquement parlant, le prix de l’or est généralement corrélé inversement avec l’inflation et l’incertitude sur les marchés. C’est d’ailleurs pourquoi on qualifie souvent le métal jaune de valeur refuge. Anomalie statistique, symptôme d’une tendance nouvelle ou, encore, rationalisation des prix de l’or? Nous surveillerons évidemment étroitement la situation.

 

Evergrande fait trembler l’économie chinoise

Les titres chinois s’effondrent, emportés par la crise qui secoue le géant chinois de l’immobilier.

Evergrande, mastodonte chinois de l’immobilier, est en très mauvaise posture financière. Ses chantiers sont à l’arrêt et le groupe a annoncé durant le trimestre qu’il subit des pressions énormes qui l’empêcheront vraisemblablement de payer ses créanciers selon les échéances contractées et d’honorer ses livraisons d’appartements. C’est une dette pharaonique de plus de 300 milliards de dollars! Plusieurs médias se sont empressés de dresser un parallèle avec 2008 et de qualifier Evergrande de « Lehman Brothers chinois ». Il faut dire que le secteur de l’immobilier en Chine est très perméable à la spéculation et n’est pas en très bonne santé financière, les prix des logements neufs chutant pour la première fois en six ans. Notons que, dans la foulée de l’affaire Evergrande, les agences de notation, qui attestent en quelque sorte de la santé et de la capacité financière d’une entité, se sont empressées d’abaisser les notes de solidité financière de certains promoteurs immobiliers chinois. L’effet domino est redouté. 

Evergrande, qui a perdu 80 % de sa valeur boursière en 2021, a suspendu la négociation de ses actions à la Bourse de Hong Kong pendant plusieurs séances. Bien que la compagnie ait récemment été en mesure de procéder à certains paiements à la dernière minute et qu’elle ait redémarré certains chantiers, la faillite potentielle du groupe – et ses répercussions potentiellement catastrophiques sur l’économie chinoise – demeure un scénario plus qu’envisageable et inquiète Pékin au plus haut point. Le gouvernement chinois, après avoir publiquement exhorté l’entreprise de régler activement ses problèmes financiers, demande maintenant au patron et fondateur d’Evergrande d’éponger personnellement une partie de la dette de sa compagnie et de tout faire pour sauver celle-ci. D’ailleurs, les autorités chinoises demeurent muettes quant à la possibilité d’un sauvetage gouvernemental.

De facto, les marchés boursiers chinois (et mondiaux par ricochet), inquiétés par la crise Evergrande et ses contrecoups potentiellement désastreux, ont souffert. Voilà pourquoi, dans l’optique de profiter des possibilités qu’offre la Chine, nous préférons détenir une entreprise américaine ou canadienne qui y réalise des ventes plutôt qu’une entreprise domiciliée en Chine dont l’interprétation des états financiers pourrait se révéler complexe.

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