Retour sur le deuxième trimestre de 2021

L’économie en bref

Le deuxième trimestre de l’année s’est terminé le 30 juin 2021, et c’est la hausse de l’inflation et les craintes inflationnistes qui ont retenu l’attention de la planète économie.

La Banque du Canada définit l’inflation comme étant une hausse persistante du niveau moyen des prix au fil du temps. Incidemment, une inflation faible, stable et prévisible favorise notre économie et vos finances. Le pouvoir d’achat de votre dollar est ainsi préservé et les entreprises seront davantage portées à croître. Ce faisant, l’économie pourra croître à un rythme soutenable et ainsi permettre la création d’emplois et une hausse progressive des salaires. À l’opposé, une forte inflation nuit au niveau de vie de tout le monde et à l’économie en général. On calcule généralement l’inflation en se fiant aux aléas de l’indice des prix à la consommation (IPC). L’IPC suit l’évolution des dépenses des familles au fil du temps en surveillant les variations des prix d’un panier de biens et services. Par exemple, on surveille le prix du lait, de l’essence et de la facture mensuelle de téléphonie. Lorsque la demande de biens et services excède l’offre globale dans l’économie, les prix augmentent. À l’inverse, si l’économie affiche un surplus de production, les prix ont tendance à baisser.

En mai 2021, l’inflation annualisée a été de 3,6 %, soit son plus haut niveau depuis près de 10 ans, bien au-dessus de la cible de 2 % que se fixe la Banque du Canada. Cette inflation élevée, que plusieurs économistes voient comme temporaire et transitoire, est en grande partie due à la pandémie mondiale que nous traversons. En effet, les interruptions de production généralisées couplées à une demande demeurée stable et qui a même parfois augmenté ont induit une augmentation générale des prix. Citons en exemple le prix du bois d’œuvre et les diverses pénuries qui affectent plusieurs sphères de nos vies! Mais pas de panique pour l’instant; l’inflation devrait se normaliser à mesure que les relents de la pandémie se résorberont. Nous surveillons la situation étroitement.

Les marchés en bref

Malgré un trimestre somme toute volatile, les marchés atteignent des sommets et battent des records, et la confiance des investisseurs est au rendez-vous. Sans parler du prix du pétrole…

Les principaux indices de référence du marché américain ont conclu le second trimestre de l’année 2021 sur une note positive, fracassant des records. S’il subsistait des doutes quant à la vigueur de la reprise économique d’après-COVID-19, la performance des marchés, ce trimestre, aura permis de les dissiper davantage.

Plusieurs facteurs ont contribué à ces performances éclatantes. Citons, entre autres, la relance économique européenne, l’accélération de la vaccination sur la scène mondiale, les politiques monétaires accommodantes des différentes banques centrales ainsi que la forte croissance des bénéfices des entreprises. La réouverture du commerce mondial et du tourisme, de même que l’accélération des déconfinements, sont de bon augure pour les prochains trimestres.

Fait à noter, le prix du pétrole a subi une forte augmentation durant le trimestre, atteignant un sommet datant de plus de deux ans. Les marchés anticipent que la demande pour les produits pétroliers devrait croître rapidement dans la prochaine année, la mobilité devant retrouver plus de vigueur à l’échelle mondiale. L’OPEP+, qui contrôle pratiquement le prix de l’or noir en décidant du niveau de production de ses membres, jouera vraisemblablement ses cartes dans l’optique de répondre à cette demande accrue, tout en maintenant des niveaux de stocks qui engendreront des prix élevés. Il est important de se remémorer que l’avènement des véhicules électriques ne signifie pas la fin de l’utilisation des énergies fossiles sur Terre. En effet, le pétrole est un intrant important dans plusieurs procédés de fabrication et il représente la principale source d’énergie électrique pour plusieurs personnes sur la planète. D’ailleurs, l’entreprise pétrolière norvégienne Equinor a annoncé cette année ses meilleurs résultats trimestriels depuis 2014!

Finalement, le prix de l’once d’or a beaucoup monté durant le mois de mai 2021, avant de se stabiliser au cours du mois de juin. Cette hausse marquée est principalement attribuable à la forte inflation dont nous avons traité précédemment. Il faut comprendre que l’or est perçu comme une valeur refuge lorsque l’inflation est élevée, car il conserve généralement sa valeur au fil du temps. La demande marquée pour le métal jaune a donc fait grimper son prix.

 

Le phénomène des meme stocks

De petits investisseurs en rébellion contre Wall Street font grimper des titres en difficulté financière à un rythme fou.

Dans les dernières semaines, vous avez probablement entendu ou rencontré l’expression meme stock. Ou peut-être avez-vous eu vent de la saga GameStop, la chaîne de cinémas américains AMC? Le titre de cette chaîne s’est accru de plus de 2 800 % depuis le début de l’année, pas mal pour une société au bord de la faillite! Et que dire de GameStop, cette chaîne de magasins de jeux vidéo dont le cours de l’action est passé de 40 $ à plus de 340 $ en quelques jours… avant de redescendre tout aussi rapidement sous les 40 $. Bienvenue au pays des meme stocks!

On parle de meme stock lorsque de jeunes boursicoteurs, pour la plupart inexpérimentés, jettent collectivement leur dévolu (et souvent leurs économies) sur une entreprise qui connaît des difficultés financières. Ces « petits » investisseurs forment des communautés très actives sur les réseaux sociaux et les titres ciblés par ces boursicoteurs deviennent viraux en très peu de temps. Les mêmes titres sont ensuite pris d’assaut par une armée d’investisseurs en quête de profits rapides, ce qui fait exploser la demande pour les titres en question, entraînant presque inévitablement une hausse rapide et marquée des cours des titres visés. Ajoutez à cela le fait que la majorité des meme stocks font l’objet de stratégies d’investissement alternatives ‒ principalement des ventes à découvert ‒ par des investisseurs traditionnels et des fonds de couverture, et vous obtenez une hausse encore plus marquée et plus rapide.

Mais lorsque les meneurs de ces communautés d’investisseurs et certains fonds de couverture ayant flairé la bonne affaire commencent à vendre les titres qu’ils ont promus et encaissent des profits faramineux, les cours boursiers de ces mêmes titres s’effondrent aussi rapidement qu’ils se sont hissés à des sommets. Pour nous, ces situations s’apparentent à de la manipulation de titres et peuvent engendrer de lourdes pertes. Le jeu n’en vaut pas la chandelle, d’autant plus que la majorité des meme stocks sont souvent des entreprises de piètre qualité. Inutile de dire qu’une approche en gestion de portefeuille globale, fondamentale et centrée sur vos objectifs personnels est, selon nous, la voie à privilégier.

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