Pour mieux comprendre le comportement de l’investisseur
L’évolution fulgurante de la finance depuis les années 1950 est en partie due aux progrès technologiques, et principalement aux efforts d’une multitude de chercheurs qui se sont attardés à définir d’innombrables modèles de prévisions pour trouver la juste valeur marchande d’un titre. Beaucoup de ces modèles financiers posent des hypothèses afin de simplifier une situation souvent complexe. Ainsi, plusieurs d’entre eux assument que deux personnes qui ont accès aux mêmes informations en même temps prendront une décision identique. Cette conclusion trop simpliste ne reflète évidemment pas la réalité, car elle ne tient pas compte du fait que ces deux personnes interpréteront de façon bien différente ces mêmes informations en fonction de leurs expériences passées, de leur perception et de leurs émotions. C’est ce genre d’écart entre les modèles et la réalité qui a donné lieu à l’étude du comportement des investisseurs, que l’on appelle aussi la « finance comportementale ».
Loin des ratios et des états financiers, la finance comportementale vise à identifier les pièges dans lesquels les investisseurs peuvent tomber lorsqu’ils prennent des décisions. Or, en étudiant la psychologie des investisseurs, les chercheurs ont trouvé qu’une grande partie de la population a tendance à préférer le statu quo plutôt que de se commettre et de prendre une décision. Voilà qui explique en partie pourquoi les nouveaux participants à un régime de pension à cotisations déterminées choisissent la plupart du temps la répartition d’actif par défaut, car ils préfèrent s’abstenir de choisir, par crainte de faire les mauvais choix. C’est également cette même crainte qui peut pousser un investisseur à conserver un placement qui a atteint le prix de vente qu’il s’était fixé, craignant que le titre ne continue sa hausse et qu’il ne puisse pas en profiter. Dans cette situation, il arrive souvent que le titre reparte dansle sens inverse et que l’investisseur perde une partie de ses gains. La finance comportementale nous apprend également que lorsqu’il réalise une perte, l’investisseur éprouve un sentiment disproportionné par rapport à ce qu’il ressent lorsqu’il réalise un gain du même montant. Elle nous aide également à comprendre pourquoi une personne qui a une faible tolérance au risque et qui gagne à la loterie est subitement prête à placer ses gains dans des titres à haut risque. Il s’agit là d’un changement de comportement dû à la provenance des fonds, alors qu’il faut plutôt voir la gestion du risque dans son ensemble.
Les professionnels de l’investissement ne sont pas non plus à l’abri de ces erreurs. Certains affichent une confiance indue par rapport aux décisions qu’ils prennent et se complaisent dans la croyance qu’un titre aura un bon rendement parce qu’ils l’ont choisi. Cela les amène donc à négliger les informations qui vont à l’encontre de leur croyance initiale, ce qui entraîne souvent une perte de rendement. En définitive, l’ensemble de ces facteurs fait partie d’une longue liste qui doit être mise en perspective par le gestionnaire afin qu’il se prémunisse contre l’émotivité associée à l’investissement et qu’il évite de prendre des décisions de placement qui pourraient s’avérer coûteuses à long terme. N’hésitez donc pas à poser des questions afin de savoir si votre gestionnaire possède des systèmes de contrôle pour éviter de tomber dans les pièges de l’investissement.
La combinaison d’une politique de placement, et d’un processus d’investissement rigoureux appliqué avec constance s’avère souvent être l’outil tout indiqué pour faire face aux émotions inhérentes à l’investissement.
Source : CFA Institute, Level III, June 2015, Volume 2
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