Un principe fondamental trop souvent négligé par les investisseurs
Dans un monde où la mondialisation s’intensifie, l’investisseur canadien n’a malheureusement pas le réflexe de vérifier dans quelle mesure les professionnels en placement répartissent leur portefeuille de façon géographique, mais ils auraient tout intérêt à le faire.
Prenons l’exemple du fonds de pension des enseignants de l’Ontario (Teachers’), l’une des caisses de retraite les plus reconnues du Canada, qui est souvent citée en exemple pour sa rigueur sur le plan de l’investissement et ses bons résultats. Si ce fonds de retraite, qui gère un actif d’environ 130 milliards de dollars, a recours à cette pratique, pourquoi l’investisseur n’en ferait-il pas autant pour ses propres épargnes ? Selon les données publiées sur leur site Web - Lien externe au site. S’ouvre dans une nouvelle fenêtre., ce fonds détient seulement 19% de ses actifs au Canada.
D’autre part, compte tenu de la faible croissance économique mondiale prévue pour les prochaines années, on peut s’attendre à ce que la demande pour les ressources naturelles et l’énergie ne soit pas ce qu’elle a été au cours des dix dernières années. Couplé au niveau élevé d’endettement des ménages et des prix qui ont cours dans le secteur immobilier canadien, il est évident qu’un portefeuille d’investissement ne devrait pas compter uniquement des titres du marché canadien.
Hélas, selon une étude réalisée par une grande banque canadienne - Lien externe au site. S’ouvre dans une nouvelle fenêtre., moins du tiers de tous les détenteurs d’actions canadiens pensent à investir à l’étranger. Pourtant, le marché canadien est relativement peu diversifié pour ce qui est des secteurs d’activité des sociétés cotées à la Bourse de Toronto.
On note, par exemple, une surexposition aux secteurs financiers et aux matières premières, et une absence quasi complète de secteurs comme les soins de santé ou les technologies. C’est pourquoi, selon nous, l’investisseur qui opte pour des placements à l’étranger diminue grandement son risque et augmente son espérance de rendement à long terme, sans même changer sa répartition entre les différentes catégories d’actif. De plus, il est évident que les sociétés canadiennes ne peuvent pas toutes être des chefs de file dans tous les domaines. Or, force nous est d’admettre que ce sont souvent les meneurs qui obtiennent les meilleurs rendements à la bourse, leur avantage concurrentiel les favorisant par rapport aux autres joueurs de leur industrie. Aussi, il existe des régions du globe où la démographie est favorable, en raison d’une forte proportion de la population en âge de consommer ou d’une classe moyenne en plein essor, comme c’est le cas en Asie. Notons aussi que l’ensemble des pays du globe ne sont pas tous synchronisés quant à leur cycle économique. Par exemple, les États-Unis affichent actuellement une reprise et une force économique qui semblent plus propices à l’investissement que le Canada.
Voilà pourquoi nous croyons qu’il est impératif de tirer avantage du principe de la diversification géographique, de manière à minimiser la volatilité tout en augmentant les perspectives de rendement. Après tout, si ce concept est bon pour Teachers’, pourquoi ne le serait-il pas pour un portefeuille individuel ?
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