Comment une retraite de rêve à l’étranger pourrait-elle virer au cauchemar?

Avec l’arrivée des temps froids, de plus en plus de retraités québécois quittent la province pour plusieurs mois en quête de lieux plus chauds. Si vous vous trouvez dans cette situation, vous devez absolument prendre quelques points en considération avant votre départ. Vous trouverez ici-bas quelques éléments à considérer avant de partir pour l’hiver afin que votre voyage ne se transforme pas en cauchemar.

Tout d’abord, assurez-vous d’avoir un passeport valide pour la durée complète du séjour. Le tout peut paraître évident, mais cette vérification pourra vous éviter des tracas et des déceptions.

Protection d’assurance à l’étranger

Une visite à l’hôpital à l’extérieur de la province peut coûter excessivement cher, voire même être catastrophique du côté financier. Peu importe la durée de votre séjour à l’étranger, il est primordial de détenir une assurance privée qui vous permettra de couvrir les frais d’hospitalisation en cas de maladie ou d’accident. Couverture du régime d’assurance maladie du Québec (RAMQ)

Couverture du régime d’assurance maladie du Québec (RAMQ)

La RAMQ couvre tout Québécois à l’intérieur de la province. Cependant, lorsqu’un Québécois s’absente pour une période totale de plus de 183 jours au cours d’une même année, il est possible que ce dernier perde le privilège d’assurabilité de la RAMQ. Il est donc impératif de bien contrôler les périodes de déplacements à l’extérieur de la province afin de ne pas perdre ce privilège. Il est à noter que les séjours de 21 jours ou moins ne comptent pas dans ce calcul. Par exemple, 5 séjours de 20 jours n’affecteraient pas la compilation du nombre de jours.

Un retraité ayant séjourné en Floride durant 120 jours au cours des 4 premiers mois de l’année et ayant ensuite visité l’Europe durant 90 jours au cours des mois d’août, septembre et octobre se verrait perdre sa couverture auprès de la RAMQ. Bien que ce dernier soit de retour au Québec au 31 décembre, le nombre total de jours à l’extérieur du pays excèderait 183 jours pour la même année.

Si aucune exception n’a été accordée à votre cas, vous perdrez votre droit à la couverture du régime d’assurance maladie, et ce pour toute l’année. Ainsi, si vous avez reçu des services de santé couverts durant cette année, la régie vous demandera de les rembourser, et ce même si les services ont été offerts au Québec. Il est donc impératif d’évaluer la durée de vos séjours au cours d’une même année.

Qu’en est-il des impôts?

Tant et aussi longtemps que vous demeurez citoyen et résident canadien, vous aurez l’obligation de déclarer au Canada la totalité des revenus de toutes sources et de tous pays. Peu importe la durée de votre séjour, c’est votre lieu de résidence qui aura force de loi. Ce n’est pas parce que vous êtes à l’extérieur du pays que vous serez exemptés d’effectuer votre déclaration fiscale au Canada. À ce propos, nous vous conseillons de consulter un fiscaliste afin de préciser votre statut de résidence.

 Bonne nouvelle pour nos snowbirds

Un projet de loi en partenariat avec les États-Unis est à l’étude pour les voyageurs de longue durée.

Bien que le président Trump soit déterminé à restreindre l’entrée aux États-Unis à certains, il semble vouloir ouvrir ses portes aux Canadiens avec ce nouveau projet de loi. S’il est adopté, il permettra aux Canadiens âgés de 55 ans et plus de demeurer aux États-Unis pendant huit mois annuellement (240 jours) sans être obligés de payer les impôts américains, à condition qu’ils aient leur propre propriété ou qu’ils aient signé un bail le temps de leur visite1. Même si ce projet de loi est mis en place, toutes les subtilités afin de conserver l’assurabilité de la RAMQ devront tout de même être observées. Dans cette optique, un fiscaliste devrait être consulté.

Résidence au Québec

Avant de quitter votre résidence, il est important de connaître les limites de votre protection d’assurance habitation. Assurez-vous d’avoir avisé votre assureur et d’avoir une personne de confiance responsable de la visite de votre habitation afin qu’elle demeure couverte si elle n’est pas habitée.

Rentes et revenus de retraite

Même si vous êtes à l’extérieur du Canada, vous pourrez continuer à vous qualifier pour recevoir l’ensemble des rentes gouvernementales et toute autre rente de retraite.

En conclusion

Vous constatez maintenant que des séjours prolongés à l’extérieur du pays peuvent vous faire perdre certains avantages au Québec. Même sous les palmiers, personne n’est censé échapper au fisc et aux autorités réglementaires. De plus, un séjour prolongé pourrait entraîner des coûts de soins de santé exorbitants s’il n’est pas planifié adéquatement.

En terminant, nous vous souhaitons un bon voyage!

 

Chacun des conseillers de Valeurs mobilières Desjardins (VMD) dont le nom est publié en page frontispice du présent document ou au début de toute rubrique de ce même document atteste par la présente que les recommandations et les opinions exprimées aux présentes reflètent avec exactitude les points de vue personnels des conseillers à l’égard de la société et des titres faisant l’objet du présent document ainsi que de toute autre société ou tout autre titre mentionné au sein du présent document dont le conseiller suit l’évolution. Il est possible que VMD ait déjà publié des opinions différentes ou même contraires à ce qui est ici exprimé. Ces opinions sont le reflet des différents points de vue, hypothèses et méthodes d’analyse des conseillers qui les ont rédigées. Avant de prendre une décision de placement fondée sur les recommandations fournies au présent document, il est conseillé au receveur du document d’évaluer dans quelle mesure celles-ci lui conviennent, au regard de sa situation financière personnelle ainsi que de ses objectifs et besoins de placement.

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