Débâcle ou belles occasions d’achat ?
L’année 2016 a débuté sur une note plutôt négative. Dès les premiers jours de l’année, sur fond de mauvaises données économiques, les autorités ont fermé les bourses chinoises à deux reprises en raison de fortes pressions de vente, entraînant dans leur chute les indices européens et nord-américains. En janvier, durant les dix premiers jours de la bourse, l’indice CSI 300 chinois a perdu plus de 15 %. Les marchés occidentaux aussi ont été fortement touchés : au cours de la même période, la Bourse de Toronto a perdu 6,5 % et le S&P 500 et le NASDAQ affichaient une performance de – 6 % et – 8 % respectivement, tandis que le S&P Europe 350 perdait 7,2 %. Beaucoup de remous, donc, mais quelles en sont les causes ?
Cette forte réaction des marchés résulte en bonne partie de la cascade de réactions que provoque la transition de l’économie chinoise, qui passe d’un modèle mené par l’investissement public à une économie de marché.
D’une part, la réduction de la demande chinoise en matériaux de base place le marché en situation d’offre excédentaire, ce qui a fait chuter les prix et sape les perspectives économiques pour les producteurs, dont le Canada. D’autre part, le ralentissement économique qui résulte de cette transition cause une dévaluation de la devise chinoise, le yuan, et entraîne les autres devises de la région dans sa chute, ce qui effraie les investisseurs et provoque une fuite des capitaux étrangers nécessaires à la croissance économique des pays émergents.
Il y a aussi le prix du pétrole, qui a atteint un nouveau creux en janvier, chutant sous la barre des 30 $, précipité par le bras de fer entre l’OPEP et les producteurs non conventionnels (schiste), des niveaux de stocks records et la baisse de la demande à l’échelle mondiale. L’an dernier, la plupart des grandes banques voyaient le prix du baril remonter dans une fourchette de 60 à 70 $, mais certaines d’entre elles croient qu’avant cela, il descendra à 20 $.
Dans ce contexte, le tout augure plutôt mal pour l’économie canadienne, producteur de pétrole et de ressources; et même si la chute de plus de 15 % du huard en 2015 aide les exportations, celles-ci ne suffiront pas à maintenir la croissance du PIB en territoire positif. On peut donc s’attendre à ce que la Banque du Canada réduise de nouveau son taux directeur et à ce que le nouveau gouvernement réalise des déficits plus lourds que prévu.
Si les craintes envers la Chine et certains pays producteurs de ressources sont en partie justifiées, le recul des autres bourses occidentales l’est beaucoup moins. L’économie américaine mène le bal au chapitre de la croissance, et la zone euro affiche une reprise lente, mais soutenue.
En fait, aux États-Unis, aucun des facteurs justifiant un marché baissier – une récession, une flambée du prix des ressources, une politique monétaire restrictive ou des niveaux d’évaluation extrêmes des actions – n’est à l’ordre du jour.
De plus, les données économiques en provenance du sud de la frontière montrent des consommateurs en bonne santé financière et une croissance des salaires due à un marché de l’emploi vigoureux. Même si la forte progression du dollar réduit les profits des multinationales, le pouvoir d’achat des Américains augmente.
Les récents soubresauts sur les marchés pousseront probablement la Réserve fédérale américaine à ralentir la cadence de ses hausses de taux, mais en Europe, on assiste toujours à une injection massive de liquidités qui stimulent la croissance. Au final, c’est la volatilité qui nourrit les craintes des investisseurs et fait reculer les marchés. Même si la prudence reste toujours de mise, c’est souvent dans les périodes tumultueuses que les meilleures occasions d’achat se présentent.
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