Le Brexit: où en sommes-nous?

Un peu d’histoire

« Brexit » est l’acronyme utilisé pour désigner la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Cette expression a été créée peu avant le référendum qui s’est tenu en 2016. À ce moment, la population du Royaume-Uni, qui avait à plusieurs reprises exprimé sa volonté de se retirer de l’Union européenne, a pris une décision finale par voie référendaire. C’est ainsi que, le 23 juin 2016, elle a voté à près de 52 % en faveur de cette sortie. Cependant, il est important de souligner que les jeunes et le milieu des affaires ont voté en faible proportion, tenant pour acquis la défaite du Brexit. De toute évidence, ce ne fut pas le cas.

Qui a voté pour le Brexit ?

Déçus par la morosité économique constante en Europe, les 50 ans et plus ont décidé qu’ils avaient assez souffert du marasme financier qu’ils associaient à cette entente. Immigration massive de sans-abri venus d’un peu partout sur le continent, renflouement de la dette de pays comme la Grèce et reconquête des pouvoirs politique et législatif ont été les principaux motifs de ce désir de retour à l’indépendance. La nostalgie des années fastes des baby-boomers l’a emporté, même si les plus fervents adeptes du Brexit n’avaient pas imaginé l’ampleur des enjeux économiques et la vague d’incertitude qu’ils allaient créer le jour du scrutin.

Que se passe-t-il maintenant ?

La victoire du référendum de 2016 a remis dans les mains des élus le pouvoir de décider de la manière de sortir de l’Union européenne. Ils avaient alors jusqu’au 29 mars 2019 pour régulariser ce changement. Mais qui dit « politique », dit aussi « idéologie », et plusieurs ont imaginé différentes façons de le faire. Certains voulaient sortir en claquant la porte, alors que d’autres priorisaient une entente pour mettre en place un climat favorable à long terme, cette dernière position étant celle que retient la première ministre du pays, Theresa May. Une question qui paraissait si simple en 2016 – « Le Royaume-Uni doit-il rester membre de l’Union européenne ou la quitter ? » – est devenue très complexe et demeure au cœur du sujet, près de trois ans après le vote.

Le Brexit a fait couler énormément d’encre au cours des dernières années; faute d’accord à la Chambre des Communes britannique et malgré plusieurs tentatives, les élus européens ont lancé un ultimatum au Royaume-Uni le 22 mars dernier. Ainsi, dans les jours suivant cette date, les représentants du peuple devront s’entendre sur un plan de sortie. Ils ont déjà voté pour avoir un accord avec leurs voisins, mais que comportera-t-il ? Theresa May a présenté à deux reprises un projet favorisant l’harmonie entre les deux entités, mais ses opposants sont sans pitié. Essuyant refus après refus, la première ministre a comme seul objectif de mettre en place le mandat que la population lui a donné, tout en assurant à la population un atterrissage en douceur.

Après toutes ces tractations politiques, se pourrait-il que le peuple ait changé d’idée ? Plus de 1,5 million de jeunes ont acquis le droit de vote depuis 2016. Comme ces derniers veulent majoritairement demeurer au sein de l’Union, un autre référendum pourrait mener à un résultat bien différent. Nouveau référendum, élection générale, report à long terme du Brexit... Toutes les options sont possibles, mais le temps presse.

Un changement d’orientation possible

Depuis les derniers jours, le Royaume-Uni a connu une vague de protestations créée par plus d’un million de manifestants auparavant silencieux qui s’opposent maintenant au Brexit. Ces citoyens sont sortis dans la rue, scandant haut et fort qu’ils n’avaient aucune idée de l’impact potentiel d’une séparation au moment du vote et qu’ils veulent maintenant demeurer dans la zone euro.

Les multiples reports et mésententes des élus pourraient être l’occasion pour les jeunes et pour le secteur des affaires de prendre leur revanche sur 2016. Ceux qui ne se sont pas présentés aux urnes lors de ce vote fatidique et les jeunes adultes pourraient bien renverser la vapeur.

Même s’il est difficile de prédire l’issue de cette saga, il y a fort à parier que l’incertitude entourant le Brexit continuera de contribuer à la volatilité boursière et touchera particulièrement les marchés européens et ce, jusqu’à sa conclusion.

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