Bilan du second trimestre 2022

L’économie en bref

Nous sommes maintenant inéluctablement dans les dernières manches du présent cycle économique. L’inflation qui sévit depuis quelque temps maintenant ainsi que la série d’événements qui bouleversent les marchés actuellement entraînent des conséquences nettes sur les taux d’intérêt et le portrait économique global.

Tant au Canada que chez nos voisins du Sud, les taux d’intérêt ont augmenté considérablement dans les dernières semaines, et nous sommes d’avis que d’autres (notez bien le pluriel!) hausses de taux sont à envisager dans un avenir rapproché. L’augmentation du taux directeur est le principal outil dont disposent les banquiers centraux afin de maîtriser l’inflation. Les projections économiques des principales banques centrales, la Réserve Fédérale américaine (FED) en tête, se rationalisent grandement, que ce soit sur le plan de la croissance économique attendue, du taux de chômage ou de l’inflation. Il va sans dire que les inquiétudes s’accumulent sur la planète économique : guerre en Ukraine, sanctions économiques, inflation et taux d’intérêt, pandémie, pénuries et chaînes d’approvisionnement défaillantes, marchés financiers incertains, géopolitique mondiale instable, politique américaine clivée, polarisation croissante des opinions, inégalités des revenus, environnement… La liste est longue. Cependant, vous serez à même de constater que rien ou presque de ce qui est explicité précédemment ne relève de notre ressort. Ce que nous pouvons contrôler, en revanche, ce sont les mesures que nous prendrons en tant qu’investisseurs et parties prenantes des marchés financiers. Nous y reviendrons dans la présente lettre.

Les marchés en bref

Le deuxième trimestre aura été, règle générale, difficile pour les investisseurs. Le rendement de l’indice américain pour le trimestre se chiffre à -16,45 %, soit le pire second trimestre depuis 1970. D’où l’importance de maintenir le cap et saisir les opportunités qui se présentent. Une chose est certaine cependant : la situation actuelle crée des occasions indéniables, et ce, tant sur les marchés des actions que sur celui des obligations.

Lorsque nous sommes investis dans les marchés boursiers, les chocs font partie intégrante du décor. En effet, sur une décennie, la probabilité qu’un investisseur vive de deux à quatre ressacs boursiers notoires est de près de 80 %! Il est donc vital d’éviter le piège de la synchronisation du marché et de contrôler ce que l’on peut contrôler. Rester investis est souvent la meilleure solution à long terme et il faut voir les fluctuations sur les marchés comme des occasions entièrement corrélées à nos convictions.

De 2001 à 2021, le S&P500 a dégagé un rendement annualisé de 8,39 % pour l’investisseur qui y est demeuré pleinement investi. Toutefois, s’il s’était montré prudent pour seulement les dix meilleures journées sur vingt ans, son rendement n’aurait alors atteint que 4,55 %, soit près de 50 % de moins! Malgré des pertes moyennes de 14 % durant une année boursière donnée, les rendements annuels du S&P500 ont été positifs 32 ans sur 42! Ne pas être investi lors des épisodes de rebond peut avoir un impact colossal sur le rendement à long terme d’un portefeuille; il est important de demeurer investi. Vendre dans un marché baissier, c’est seulement faire la moitié du travail, car cela ne fait que circonscrire les pertes. Le temps est un allié inestimable lorsque l’on investit sur les marchés.

Les corrections boursières sont directement liées à l’anticipation d’une récession. Il est primordial de comprendre que, en moyenne, les actions obtiennent des rendements moindres l’année précédant une récession que pendant la récession. Les marchés boursiers traversent des périodes de volatilité au fil du temps et ils reprennent généralement leur tendance haussière à mesure que s’atténue la volatilité. Le maintien d’une perspective à long terme est donc salutaire, spécialement lorsque les évaluations boursières des entreprises de grande qualité dans lesquelles nous investissons deviennent de plus en plus intéressantes, comme c’est actuellement le cas. Lorsqu’un article que nous convoitons est à prix réduit dans un magasin à grande surface, notre instinct nous dicte d’en profiter. Le même raisonnement devrait guider nos comportements et actions lorsque nous investissons.

Sur les marchés obligataires, les récentes hausses des taux d’intérêt constituent une excellente occasion depuis les dix dernières années. En plus d’offrir des rendements (finalement) intéressants, l’investisseur dans des obligations pourra bénéficier de l’effet trampoline. À court terme, les hausses de taux obligataires sont manifestement désavantageuses pour les placements à revenu fixe, puisqu’elles réduisent la valeur de marché des obligations en circulation. Quoiqu’elle puisse être difficile pour les investisseurs, la situation présente toutefois un avantage à long terme.

Ainsi, lorsque la valeur des placements à revenu fixe diminue à cause d’une hausse des taux obligataires, les investisseurs peuvent s’attendre à obtenir ultérieurement des rendements supérieurs, car ils pourront réinvestir le revenu qui leur est versé et acheter de nouvelles obligations qui produiront des rendements en revenu plus élevés.

Nous traversons actuellement l’une des périodes les plus troubles depuis près de 30 ans sur les marchés des titres à revenu fixe, et ce, après avoir bénéficié de l’un des marchés haussiers les plus longs sur les principales places obligataires du monde entier. En effet, l’indice obligataire universel FTSE Canada n’avait pas connu de baisse de 5 % ou plus depuis 1994. Des baisses de 5 % ou plus se sont déjà produites, mais la dernière fois que nous avons connu un marché obligataire aussi difficile remonte au vingtième siècle. La plupart des acteurs des marchés des titres à revenu fixe d’aujourd’hui n’ont pas connu les aléas de l’investissement obligataire lorsqu’inflation et l’incertitude économique étaient légion, ce qui contribue à exacerber l’inconfort et l’impression de nouveauté. Néanmoins, la situation actuelle, bien qu’inconfortable, n’est ni nouvelle ni inhabituelle. Avec l’humilité que vous nous connaissez, vous comprendrez que l’interprétation d’une boule de cristal ne fait pas partie des nombreuses cordes à notre arc, mais nous pouvons toutefois tirer quelques conclusions en partant du principe que l’histoire ne se répète pas toujours, mais elle rime plus souvent qu’à son tour.

Premièrement, les corrections sur les marchés obligataires sont généralement relativement courtes, la durée moyenne des six dernières corrections ayant été de six mois.

Deuxièmement, les corrections qui touchent les marchés des titres à revenu fixe sont habituellement moins significatives que pour d’autres catégories d’actifs plus risqués comme les actions. En effet, la perte moyenne pour le marché obligataire lors d’une correction est de 7,6 %, ce qui est enviable en comparaison à des pertes de 20 % à 50 % observées lors des corrections sur les marchés d’actions.

Troisièmement, les corrections sur le marché obligataire ont historiquement été temporaires; le rendement moyen sur un an après une correction du marché obligataire a été de 20,3 %! Voilà donc une belle occasion que nous comptons très certainement saisir.

Notre interprétation de la situation et nos recommandations

Comme mentionné précédemment, la conjoncture sur les marchés obligataires présente, à notre avis, des occasions intéressantes. Il en est de même pour le marché d’actions, qui offre des évaluations de plus en plus attrayantes, surtout lorsque l’on considère que les corrections boursières sont hautement corrélées aux anticipations de récession. En bref, on laisse généralement de l’argent sur la table lorsqu’on investit pendant une récession plutôt qu’avant celle-ci. Voici donc notre interprétation de la situation actuelle et nos recommandations.

Les marchés boursiers ont toujours traversé des périodes de volatilité au fil du temps, mais ils reprennent généralement du poil de la bête à mesure que celle-ci s’atténue. Garder le cap et maintenir une perspective à long terme permet de ne pas céder à la panique, de conserver ses placements et d’ainsi bénéficier de l’essor des marchés à long terme. N’oubliez pas que pour nous, volatilité rime avec occasion.

Hélas, il y aura toujours une raison pour ne pas investir! Les investisseurs ont tendance à se souvenir des événements majeurs qui ont nui aux marchés, comme la crise financière de 2008 ou encore l’éclatement de la bulle techno. Toutefois, des incidents économiques, financiers et géopolitiques adverses qui devraient faire frémir les investisseurs les plus aguerris se produisent chaque année! Des attentats de Londres en 2005 aux inquiétudes liées au Brexit en 2016, en passant par la crise de la dette européenne en 2010, la plupart de ces actualités n’ont cependant qu’une incidence à très court terme sur les marchés. Établir un plan financier à long terme et le respecter, et effectuer des placements périodiques et diversifier son portefeuille sont des actions plus que recommandables. Et surtout, évitons de jouer aux devins et de tenter de prédire les marchés.

Envisager une stratégie d’achats périodiques par sommes fixes est, à notre avis, une avenue à considérer pour les investisseurs en phase d’accumulation. En investissant régulièrement des montants fixes et préalablement déterminés, on s’assure que le respect de notre stratégie de placement et de notre plan financier demeure une priorité, et ce quelles que soient les conditions qui pourraient prévaloir sur les marchés. De plus petites sommes investies régulièrement, à chaque mois par exemple, nous aideront à demeurer disciplinés en période de volatilité des marchés, en plus de stabiliser les rendements au fil du temps et de contribuer à réduire la volatilité globale de notre portefeuille. En définitive, on se trouvera à acheter plus de parts d’une compagnie donnée lorsque son prix est bas, et, inversement, un nombre inférieur de parts lorsque son prix sera plus élevé.

Pour terminer, voici les plus récents changements que nous avons apportés à nos portefeuilles en gestion discrétionnaire :

Nous avons pris des positions dans Berkshire Hathaway, le conglomérat du financier américain Warren Buffett, dans Alphabet (la maison mère de Google) et dans Disney. Ces entreprises de grande qualité sont excessivement bien gérées, présentent des caractéristiques défensives évidentes, offrent des perspectives de croissance intéressantes et affichent d’excellents bilans selon nos normes. Et la cerise sur le gâteau : nous pensons avoir payé un prix très raisonnable.

Nous avons procédé à des prises de profits sur certains de nos titres en portefeuille, notamment la pétrolière canadienne Suncor. Nous avons profité de l’excellent rendement de certains titres depuis le début de l’année afin de nous recentrer sur nos détentions cibles et nos modélisations.

Nous conservons plus de liquidités qu’à l’habitude; nous serons donc bien positionnés pour déployer de l’encaisse stratégiquement afin de saisir les occasions qui pourraient se présenter dans les prochaines semaines.

Si vous souhaitez bonifier vos perspectives de rendement à long terme et profiter des évaluations attrayantes offertes par les marchés boursiers à l’heure actuelle, contactez-nous pour la mise en place d’un plan d’investissements périodiques à sommes fixes.

Comme toujours, vous pouvez nous joindre en tout temps si besoin est. Nous vous souhaitons un magnifique été et vous remercions sincèrement de votre confiance.

L’Équipe René Gagnon

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