Les marchés sont-ils trop optimistes?

L’optimiste croit que les choses iront en s’améliorant, tandis que le pessimiste est convaincu que le pire des scénarios se produira à tout moment. La montée récente de certains titres dans le secteur de l’intelligence artificielle nous porte à croire que beaucoup d’investisseurs sont soudainement devenus très optimistes depuis l’automne dernier. Pour notre part, nous adoptons une position plus réaliste qu’optimiste face à cette remontée des indices technologiques depuis le début de l’année. Nous constatons un engouement démesuré pour le titre de Nvidia, ce qui entraîne forcément d’autres anomalies touchant les titres du Nasdaq en ce moment.

L’origine de cet engouement vient de l’autorisation, en janvier dernier, de la création d’un fonds négocié en bourse sur les cryptomonnaies, notamment le Bitcoin, par le gendarme américain des marchés financiers (SEC). Comme les avoirs du fonds sous-jacents doivent être détenus dans le Bitcoin, il se crée une demande démesurée et momentanée pour cette cryptomonnaie. Il faut savoir que le maintien des registres de cette monnaie virtuelle (chaîne de blocs, ou blockchain) nécessite des microprocesseurs ayant des capacités de calcul ultrarapide et que les cartes graphiques produites par Nvidia sont optimales au point de vue de la rapidité et de la consommation d’énergie pour ce genre de travail. On remarque donc, depuis le début de l’année, une corrélation presque parfaite entre la valeur du Bitcoin et celle de l’action de Nvidia.

Avec une demande déjà dopée par les centres de données que requiert l’intelligence artificielle, l’assouplissement de la SEC est venu alimenter la spéculation sur les sociétés qui fabriquent des processeurs graphiques. La société Nvidia a certes livré d’excellents résultats au dernier trimestre, mais à 70 fois les profits projetés, il lui faut un avenir parfait, sans concurrence et sans embûches pour justifier ce prix. Contrairement à Apple, Google et Microsoft, Nvidia ne peut pas compter sur différents segments de produits lui permettant de niveler le risque d’une éventuelle baisse de revenus associée à la concurrence. Pour ces raisons, malgré cette croissance fulgurante, nous préférons nous tenir à l’écart des titres d’entreprises qui fabriquent des processeurs graphiques puisque nous croyons que la forte demande pour ces produits est actuellement exagérée.

On se souviendra de l’engouement suscité par la légalisation du cannabis ou, plus récemment, par l’émergence des voitures électriques. Il suffit de constater ce qui est advenu des titres d’Aurora Cannabis et du constructeur de véhicules électriques Nio pour comprendre qu’il vaut mieux observer le succès des autres en étant rationnel.

François, Frédéric, Renée-Claude et Jean-Michel

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