Les élections américaines soulèvent beaucoup de questions quant à leurs impacts sur les marchés financiers et à la stratégie à adopter dans ce contexte. Pour répondre à ces préoccupations, on doit d’abord rappeler que la variable principale de la valeur d’une action est le bénéfice par action que la société est en mesure de générer actuellement et dans l’avenir. Pour le marché obligataire, les deux facteurs pouvant influer sur le taux d’intérêt sont la cote de crédit de l’émetteur et l’inflation.
Considérons d’abord les obligations, car le coût d’emprunt (taux d’intérêt) est la base de notre système financier capitaliste. Pour l’inflation, la situation semble stabilisée, mais advenant l’élection d’un président républicain, on pourrait s’attendre à l’imposition de tarifs commerciaux sur les biens provenant de la Chine, ce qui aurait pour conséquence une hausse de l’inflation. Cet enjeu nous semble tout de même favorable pour les entreprises du Canada et du Mexique, car l’ALÉNA (ACEUM) a déjà été renégocié lors du premier mandat du président Trump en 2020. Nous pouvons donc également extrapoler que le profit des entreprises nord-américaines n’en serait pas trop affecté.
L’enjeu qui nous préoccupe le plus est l’endettement des États-Unis. Bien que cette dette soit détenue en grande partie par les institutions intérieures (caisses de retraite et sociétés d’État), on estime que si rien n’est fait pour stabiliser la situation, les firmes de notation du crédit n’auront d’autre choix que d’abaisser la cote de crédit. Une décote aurait pour conséquence l’augmentation des taux d’intérêt et par le fait même, une baisse du ratio utilisé pour l’évaluation des entreprises (le ratio cours/bénéfice). À ce chapitre, nous croyons qu’un gouvernement démocrate serait plus discipliné dans ses choix pour maintenir le ratio dette/PIB à un niveau acceptable pour les agences de crédit.
Quant aux actions, des tarifs imposés à la Chine entraîneraient tout de même des conséquences considérables. D’une part, les coûts de production des biens augmenteraient, mais d’autre part, la Chine pourrait elle aussi répondre agressivement à l’imposition de tels tarifs, comme nous en avons été témoins en fin d’année 2018. Le profit des entreprises américaines pourrait en souffrir momentanément.
Notre position face aux enjeux politiques demeure la même. Les équipes de direction des entreprises que nous détenons dans les portefeuilles suivent de beaucoup plus près la situation politique et son effet sur leurs secteurs d’activité. Nous leur faisons confiance, car ils nous ont prouvé au cours des quinze dernières années qu’ils savaient gérer les conséquences des changements de politique gouvernementale. Pour la majorité des sociétés détenues, les profits ont été en croissance année après année durant cette période, ce qui nous permet de croire que les gestionnaires en place sauront continuer à s’adapter aux nouvelles situations. Ce fut le cas le 8 novembre 2016 : les marchés prévoyaient une baisse importante avant l’ouverture, et la journée s’est plutôt soldée par une hausse de près d’un pour cent. Dans cette perspective, nous jugeons qu’il est futile d’essayer de positionner les portefeuilles en fonction de l’issue probable d’une élection présidentielle.
François, Frédéric, Renée-Claude et Jean-Michel
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