Le pétrole vient jouer les trouble-fête

Le pétrole vient jouer les trouble-fête

Depuis la mi-février, les titres pétroliers canadiens ont le vent dans les voiles avec une croissance moyenne de 25 % alors que le prix du pétrole affiche un rebond de 20 %. Une convergence de facteurs alimente cet engouement soudain pour l’or noir.

D’abord, les tensions géopolitiques au Moyen-Orient, la négociation d’une trêve apparaissant imminente. Ensuite, le prix de gros de l’essence aux États-Unis, qui a atteint un nouveau sommet depuis sept mois, témoignant du dynamisme de l’économie américaine. Le rapport mensuel sur l’emploi aux États-Unis indique une création de postes largement supérieure aux attentes en mars.

Depuis 2022, les banques centrales tentent de juguler l’inflation en augmentant successivement les taux directeurs. Alors que l’on sent une stabilisation de l’inflation et que l’on envisage même une réduction des taux, le pétrole vient jouer les trouble-fête. À moins que l’OPEP ne décide d’ouvrir les vannes pour accroître l’offre, il pourrait demeurer dans la fourchette des 80 $ pour encore longtemps. Cette situation nous porte à douter de la possibilité d’une baisse des taux cette année de la part de la banque centrale américaine. À moins d’une trêve au Moyen-Orient, nous ne serions pas surpris de voir l’inflation demeurer élevée aux États-Unis.

À court terme, l’investissement peut sembler attrayant, mais les titres cycliques comme le pétrole et l’or n’ont jamais démontré une constance dans la réalisation de profits stables pour l’actionnaire. L’exploitation des ressources naturelles constitue un défi opérationnel constant et il n’est pas rare de voir des dépassements de coût dans la production de la ressource raffinée. Le coût d’exploitation des ressources naturelles dépasse fréquemment la valeur que l’on peut en retirer sur le marché. Les profits proviennent le plus souvent de la négociation des instruments dérivés par ces-dites entreprises d’exploitation. En d’autres termes, c’est comme si l’on pariait à un casino en devenant actionnaire de ses entreprises.

La transition vers les véhicules électriques est bien amorcée, contrairement aux années 2000 où l’on planchait encore sur la voiture du futur. On s’attend donc à ce que ces options durables viennent limiter la progression du pétrole au-delà des 100 $ comme nous l’avions vu de 2011 à 2014. Pour ces raisons et pour le maintien des règles d’éthique dans la gestion de nos portefeuilles, nous recommandons d’éviter le secteur pétrolier canadien malgré une perte de performance à court terme.

François, Frédéric, Renée-Claude et Jean-Michel

Chacun des conseillers de Valeurs mobilières Desjardins (VMD) dont le nom est publié en page frontispice du présent document ou au début de toute rubrique de ce même document atteste par la présente que les recommandations et les opinions exprimées aux présentes reflètent avec exactitude les points de vue personnels des conseillers à l’égard de la société et des titres faisant l’objet du présent document ainsi que de toute autre société ou tout autre titre mentionné au sein du présent document dont le conseiller suit l’évolution. Il est possible que VMD ait déjà publié des opinions différentes ou même contraires à ce qui est ici exprimé. Ces opinions sont le reflet des différents points de vue, hypothèses et méthodes d’analyse des conseillers qui les ont rédigées. Avant de prendre une décision de placement fondée sur les recommandations fournies au présent document, il est conseillé au receveur du document d’évaluer dans quelle mesure celles-ci lui conviennent, au regard de sa situation financière personnelle ainsi que de ses objectifs et besoins de placement.

Haut de page