Lors de notre dernière lettre financière, nous avons évoqué les placements alternatifs comme solution potentielle dans un modèle traditionnel, en remplacement d’une portion de l’allocation aux titres à revenu fixe. Étant donné que ces produits sont encore trop peu connus de la clientèle individuelle (ou clientèle au détail), nous allons vous en faire un petit résumé ici.
Les placements alternatifs sont généralement décomposés en quatre grandes catégories :
Chacune de ces catégories peut être subdivisée en plusieurs types d’actifs très différents les uns des autres.
Comme vous pouvez le voir, les placements alternatifs sont en fait une classe d’actifs extrêmement riches et diversifiés. Elle va bien au-delà des traditionnelles obligations gouvernementales et de sociétés et des actions négociées en bourse.
Comme mentionné plus haut, les placements alternatifs ont été peu utilisés dans les dernières décennies par la clientèle individuelle, alors que ce type d’actif est très présent dans les portefeuilles de la clientèle institutionnelle depuis toujours.
Les investisseurs institutionnels peuvent être classés dans quatre grandes catégories :
Ce sont eux les grands joueurs dans l’univers des placements alternatifs. Leur allocation peut varier de 30 % à 60 %, et même plus.
Les placements alternatifs offrent certains avantages :
Bien entendu, ce type de placement n’offre pas que des avantages. Mis à part l’opacité des produits et les frais élevés, le principal désavantage pour l’investisseur au détail est le manque de liquidité quotidienne (souvent seulement mensuelle ou trimestrielle, voire annuelle). Ainsi, il est très important de tenir compte de l’horizon temporel des clients. Heureusement, depuis quelques années, certains produits offrent désormais une liquidité quotidienne (surtout des fonds de couverture, communément appelés liquid alt dans l’industrie).
Même si nous sommes dans un environnement de taux haussier, les taux demeurent historiquement bas, et il ne faudrait pas parier trop rapidement qu’ils ne vont pas diminuer de nouveau à partir de 2024 ou même avant.
Comme mentionné plus haut, une grande part du portefeuille des institutions est allouée aux placements alternatifs; elle peut atteindre jusqu’à 60 % pour certains.
Le RPC est l’équivalent du Régime des rentes du Québec (« RRQ ») pour le reste du Canada.
La portion de placements alternatifs était de 57 % en 2020 dans l’allocation du portefeuille d’investissement.
De son côté, la RRQ n’investit pas directement l’argent pour la retraite des Québécois. Cet argent est géré par la Caisse de dépôt et placement du Québec (« CDPQ »). La CDPQ a également d’autres clients dans le milieu du secteur public tels que : le ministère des Finances du Québec, le Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics (RREGOP), la Commission de la construction du Québec (CCQ), la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST), la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) et le Régime de retraite du personnel d’encadrement (RRPE), pour ne nommer que les plus importants.
Ainsi, les Québécois sont beaucoup plus investis dans les placements alternatifs qu’ils ne le pensent. Alors pourquoi leur portefeuille personnel n’en contient-il que très peu s’ils sont si bons pour leur retraite publique ?
Cette question n’a pas de réponse simple, sinon que les placements alternatifs sont, de façon générale, des produits plus complexes, et qui ont une liquidité très réduite par rapport aux placements boursiers.
Les investisseurs plus sophistiqués ont une allocation aux placement alternatifs et aux stratégies alternatives afin de respecter leurs obligations futures, tout en ayant une protection accrue contre la volatilité des marchés. Les investisseurs au détail n’ont que 5 % de produits alternatifs.
L’environnement actuel des marchés est plus que jamais propice à ce que les investisseurs au détail prennent une part plus importante de leur portefeuille pour les placements alternatifs.
C’est également la raison pour laquelle, depuis quelques années, nous avons tranquillement commencé à intégrer les placements alternatifs à notre gestion.
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