Au sud de la frontière comme outre-Atlantique, le discours politique s’échauffe. L’heure n’est plus tant aux discours mesurés et modérés qu’aux propos explosifs et même parfois belliqueux et hostiles. Une tendance, à première vue, qui peut se montrer préoccupante. Mais si nombreux se font les populistes qui jappent fort, il importe surtout de se demander s’ils mordent.
Car rappelons-nous ce qu’est le populisme, qui est à la racine de ce phénomène, et surtout ce qu’il n’est pas. À la base, le populisme est souvent et simplement une forme de discours dont le but est de s’assurer la prise ou le maintien du pouvoir. Il ne s’agit pas nécessairement d’un réel mouvement vers le renversement des institutions.
Bien qu’il soit toujours raisonnable de rester vigilant, la rhétorique actuelle n’a donc pas besoin, pour l’instant, de soulever de lourdes inquiétudes.
Les dépenses gouvernementales vont bien, les entreprises investissent et sont profitables, et l’emploi se porte bien aussi. Bref, l’économie tourne rondement et pourrait continuer ainsi jusqu’en 2021, voire 2022. La rhétorique populiste n’étant souvent rien d’autre que du vent, les grandes craintes qui l’accompagnent sont ainsi conséquemment souvent sans solide fondement.
L’épée de Damoclès semblait par exemple suspendue au-dessus de la tête du Canada, l’an dernier, à l’occasion du renouvellement de l’ALENA. Le discours claironné par le président américain, qui parlait du traité comme du « pire accord jamais conclu », laissait croire le pire. Mais au bout du compte, c’est un accord étonnamment similaire qui est venu le remplacer. Un accord que ce même président vantera peut-être maintenant comme étant le meilleur accord jamais conclu.
Les actes sont plus éloquents que les paroles. Pour garder la tête froide quand les discours populistes s’échauffent, évitez donc de suivre la politique… et suivez plutôt les politiques!
Auteur : Martin-Guy Bernier, conseiller en placement
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